Les PME sont les principales victimes des retards de paiement dont certains grands groupes et grandes administrations sont trop souvent coutumières.
Lundi dernier, l’Observatoire des délais de paiement a publié son rapport annuel. Malgré l’obligation légale de paiement des factures au maximum 60 jours après leur date d’émission ou à 45 jours fin de mois, de nombreux retards sont encore constatés. En 2014, « 32 % des entreprises ont un délai client moyen supérieur au seuil des 60 jours », précise le rapport. Le retard de paiement moyen est estimé à 31 jours (contre 35 jours avant 2007). Les auteurs notent que « la loi LME a permis une réduction significative des paiements au-delà des 60 jours dans les 2 années qui ont suivi sa mise en œuvre, puis la proportion des retards s’est stabilisée à un niveau qui reste très élevé ».
Les PME en première ligne
À en croire le rapport, 51 % des grandes entreprises règlent leurs fournisseurs avec retard. Un taux qui n’est que de 29 % chez les PME. Pour les auteurs, cette différence de taux « met en évidence l’avantage des grandes structures qui bénéficient d’un rapport de force favorable pouvant les inciter à retarder un règlement ». Un rapport de force dont les principales victimes sont les PME et les ETI qui fournissent ces grands groupes. Le rapport précise en outre que les retards supérieurs à deux mois « sont proportionnellement deux fois plus nombreux chez les grandes entreprises que chez les PME ». Du côté de l’administration, le constat est le même : plus l’administration d’État ou la collectivité locale est importante, moins elle respecte les délais de paiement que lui impose la loi.
Ces retards de paiement ne sont pas sans conséquences sur la trésorerie des entreprises déjà bien malmenée par la crise. Selon les auteurs du rapport, « les problèmes de trésorerie qu’ils engendrent se doublent en effet d’un manque de visibilité et d’un renforcement d’incertitude qui peuvent provoquer des attitudes attentistes dans la gestion de l’entreprise ». Selon Altares, le risque de défaillance des entreprises est sensiblement aggravé par les retards de paiement. Au-delà d’un retard de 30 jours, il est même multiplié par 6.