Une récente étude de l’Insee réalisée en partenariat avec Météo France ne laisse pas de doute sur le réchauffement climatique à l’œuvre dans notre pays. Objet du numéro d’août d’Insee Première, elle fait apparaître une hausse continue et violente du nombre de journées et de nuits anormalement chaudes auxquelles nous devrons faire face, entre juin et août, dans les années qui viennent. Ainsi, « une large partie du territoire, regroupant aujourd’hui près de 80 % de la population, subira de 16 à 29 journées anormalement chaudes en été, alors qu’elle était exposée à moins de 16 journées anormalement chaudes au cours des années 1976-2005 », précise l’étude. Le nombre de nuits anormalement chaudes pourraient également passer de 7 à 19 pendant la même période.
Un habitant sur sept
Aujourd’hui, 9,3 millions de personnes, soit 14 % de la population métropolitaine, vivent dans les territoires où, d’ici 30 ans, le nombre de journée anormalement chaudes dépassera, en moyenne, 20 jours chaque été. Seront particulièrement touchés les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes, de Bourgogne-Franche-Comté et d’Occitanie. Les zones plus proches du littoral comme la Corse, la Bretagne, la Normandie ou la Provence-Alpes-Côte d’Azur seront moins affectées. En outre, préviennent les auteurs de l’étude « dans les espaces les plus densément peuplés, l’effet des îlots de chaleur urbains viendra aggraver celui des fortes chaleurs ». Un effet, parfois très localisé à l’échelle urbaine, qui n’est pas inclus dans les modélisations climatiques.
Des professionnels en première ligne
Avec plus de 20 jours de canicule chaque été, les conditions de travail seront rendues très difficiles pour les professionnels du bâtiment et les agriculteurs dans les 3 régions les plus exposées. Ces dernières abritent près de 200 000 agriculteurs et un secteur de la construction qui pèse 7 % des emplois. Et au-delà, « la multiplication des journées estivales anormalement chaudes soulève aussi la question de l’impact sur la présence des touristes », insiste l’Insee en rappelant « que depuis 2011, les nuitées touristiques dans l’hôtellerie de plein air augmentent plus fortement dans les départements littoraux au nord de la Vendée que dans les départements méditerranéens », les premiers étant bien moins exposés aux fortes chaleurs que les derniers.