La crise sanitaire a élargi le périmètre des services assurés par les pharmaciens. Leur pérennité n’étant pas assurée au-delà de 2021, la profession réfléchit à de nouvelles prestations d’accompagnement des patients.
Tests antigéniques, livraison des rétrocessions hospitalières, téléconsultations, vaccination, services pharmaceutiques sous forme de télésoin… : le contexte épidémique a bouleversé les missions assurées par les pharmaciens. Si certaines ont rapidement bénéficié de rémunérations (30 € pour un contact tracing et 34,49 € pour un test antigénique), d’autres, en revanche, sont réalisées sans modèle économique clair, comme la délivrance des médicaments de rétrocession hospitalière. La FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) demande à l’Assurance-maladie une rémunération spécifique à partir de 2021, définie dans le cadre conventionnel. Quant à la vaccination, la confirmation de son succès en 2020 laisse espérer une extension de cette mission à partir de mi-2021, dans le cadre de la prochaine campagne de vaccination contre la Covid-19. Une extension qui devrait aussi faire l’objet d’un avenant conventionnel à négocier après les élections des URPS en avril prochain.
Préparer la prochaine convention pharmaceutique de 2022
Parallèlement aux nouvelles missions « Covid-19 », les syndicats mettent à l’agenda de nouveaux services conventionnels rémunérés : le dépistage du cancer colorectal, le dépistage et l’entretien pharmaceutique pour les patients diabétiques ainsi que le sevrage tabagique. Des missions défendues par l’USPO et la FSPF qui devraient être inscrites au programme de la Commission nationale paritaire en charge des négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie. L’année 2021 sera donc décisive pour élargir le socle des services pharmaceutiques et faire évoluer leur modèle économique. L’enjeu est de taille car pour l’heure, force est de reconnaître qu’à l’exception de la vaccination contre la grippe saisonnière (15 millions d’euros de revenus générés en 2019 pour l’ensemble de la profession), le bilan financier de ces services est plus que mitigé. Selon les comptes de la Sécurité sociale, les bilans de médication et les entretiens pharmaceutiques n’ont généré que 2 millions d’euros en 2019. Une rémunération symbolique pour le réseau officinal.