L’hospitalisation privée aurait tort de sous-estimer les conséquences de la révolution managériale que traverse l’hôpital depuis la réforme Hôpital 2007 et dont la loi HPST a marqué une nouvelle accélération :
- les instances dirigeantes ont été resserrées par le texte ;
- le directeur d’hôpital a vu ses pouvoirs renforcés au sein de l’établissement ;
- la division des hôpitaux en pôles d’activité dont beaucoup ont la taille d’une clinique a été confirmée ;
- les mots de « productivité » voire de « rentabilité » encore tabous il y a quelques années sont entrés dans le langage courant.
Après une vingtaine d’années d’immobilisme à l’hôpital, ces évolutions ne sont pas neutres pour les cliniques privées qui perdent actuellement des parts de marché dans tous les secteurs à l’exception du SSR. Les infrastructures (immobiliers, plateaux techniques) des hôpitaux ont largement bénéficié des plans Hôpital 2007 et Hôpital 2012 et le niveau de confort hôtelier offert par beaucoup d’hôpitaux n’a rien à envier à celui des cliniques. L’évolution de la gouvernance et de la tarification ont constitué des aiguillons forts pour l’hôpital public. La compétition autour de la capacité à attirer les équipes médicales ne peut que s’exacerber.
Face au réveil de l’hôpital public et l’érosion de leur part de marché, les groupes de cliniques privées doivent saisir de nouvelles opportunités de développement :
- renforcer leur implantation au niveau géographique afin de proposer des filières complètes de prise en charge au niveau local et créer des pôles d’excellence ;
- augmenter les capacités d’accueil. L’objectif est d’atteindre pour un établissement un seuil de rentabilité et de visibilité locale élevé. La taille moyenne d’une clinique MCO est ainsi de 118 lits en places en MCO selon la FHP. Les extensions sont aussi l’occasion de créer de nouveaux services (urgences par exemple) et/ou d’améliorer les conditions d’accueil des patients pour un avantage différenciant par rapport à la concurrence ;
- se réorganiser pour améliorer la rentabilité (fusions d’établissements, cessions et fermetures, changement de gouvernance, engagement dans des spécialisations et/ou des activités complémentaires, etc.) ;
- se positionner sur le marché de l’hospitalisation à domicile, générateur de croissance, à l’instar de Générale de Santé, HPM, Vivalto Santé, C2S, Vedici, Oc Santé, etc. Après la chirurgie ambulatoire, désormais entrée dans les mœurs, l’HAD est sans doute le prochain horizon de la restructuration hospitalière.