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Publié au Journal officiel mardi dernier, le texte précise les conditions de délivrance de certains antibiotiques après la réalisation d’un test rapide d’orientation diagnostic (TROD) par les pharmaciens exerçant en officine, dans une pharmacie mutualiste ou de secours minière. Ainsi, après un questionnaire succinct et la réalisation du TROD, le pharmacien est désormais en mesure de dispenser des antibiotiques aux personnes souffrant d’une angine bactérienne à streptocoque A ou d’une cystite aiguë. Plus précisément, le décret précise qu’il sera possible de délivrer un traitement uniquement aux patients de plus de 10 ans en cas de test positif à l’angine bactérienne, et pour les femmes âgées de 16 à 65 ans, en cas de cystite sans fièvre. L’intervention du pharmacien devra ensuite être renseignée dans le dossier médical partagé du patient. Une attestation comportant la dénomination du médicament, sa posologie et la durée du traitement lui sera également remise, le cas échéant.
Si les pharmaciens se montrent favorables à cette nouvelle mission, l’Union des Syndicats des Pharmaciens d’Officine (USPO) regrette qu’elle ne soit pas mieux valorisée en cas de test négatif rémunéré à hauteur de 10 €, contre 15 € dans le cas contraire. « Ce choix nie totalement l’effort de pédagogie nécessaire pour justifier que l’on ne délivre pas l’antibiotique », déclare son président Pierre-Olivier Variot (USPO), avant de souligner l’effort important de la profession en termes de formation. L’accès à cet apprentissage est d’ailleurs pour l’instant impossible, les organismes de formation agréés étant en train de se mettre en ordre de marche. Il faudra donc encore attendre quelques jours pour pouvoir se voir directement délivrer un antibiotique en pharmacie.
Du côté des médecins, l’opposition à cette nouvelle mission pharmaceutique est palpable. Ainsi, plusieurs syndicats de médecins libéraux ont exprimé leur opposition à la délivrance directe d’antibiotiques par les pharmaciens. « On veut nous décharger des tâches faciles alors qu’on a besoin d’aide pour les actes complexes. Ce dispositif va être coûteux pour la Sécu. L’argent est investi au mauvais endroit », déplore ainsi le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France. Les infirmiers de pratique avancés pourraient bien être les prochains sur la liste à pouvoir prescrire directement ces médicaments. Le sujet n’a donc pas fini de faire débat entre les professionnels de santé…
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