PENURIES DE MEDICAMENTS : DES SIGNALEMENTS TOUJOURS PLUS NOMBREUX

L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) dresse un nouveau bilan de la situation. Malgré de nombreuses mesures mises en place, la conjoncture ne s'améliore pas, hormis concernant certains antibiotiques.
7 février 2024 par
PENURIES DE MEDICAMENTS : DES SIGNALEMENTS TOUJOURS PLUS NOMBREUX
Hélène SAGNES
Crédit photo : Evgen_Prozhyrko

Si elles sévissent plus fortement depuis le Covid-19, les pénuries de médicaments auxquelles la France – entre autres pays – est confrontée, ne cessent de s’aggraver. De tensions sporadiques sur certains traitements il y a quelques années à de multiples produits phares indisponibles désormais, les pharmaciens ont fort à faire depuis de longs mois. Apprentis logisticiens un temps, ils bénéficient dorénavant de mesures et d’outils assurant une répartition homogène des produits sur le territoire français. Encore faut-il que les stocks soient suffisants pour répondre à la demande. Ainsi, le 26 janvier, l’agence faisait de nouveau le point sur l’approvisionnement des « médicaments majeurs de l’hiver ».

Le nombre de signalements a doublé depuis 2021
En 2023, l’ANSM comptabilisait 4 925 signalements de (risques de) ruptures de stock, soit une augmentation de près de 30 % par rapport à 2022, et de près de 130 % par rapport à 2021 ! En cause ? « Des difficultés survenues lors de la fabrication des matières premières ou des produits finis, des défauts de qualité sur les médicaments, des capacités de production insuffisantes, un morcellement des étapes de fabrication », précise l’ANSM. Si les médicaments cardio-vasculaires, du système nerveux, les anti-infectieux ou encore les anti-cancéreux sont plus particulièrement concernés, toutes les classes de traitements sont touchées. Ainsi, 40 % des déclarations ont nécessité la mise en place de mesures pour adresser les besoins thérapeutiques des patients, telles que le contingentement qualitatif ou quantitatif, et le recours à l’importation de médicaments similaires.

Antibiotiques : une conjoncture encore « fragile »
Si la situation est qualifiée de « fragile », l’ANSM note toutefois une amélioration de l’approvisionnement et de la répartition d’amoxicilline et d’amoxicilline-acide clavulanique, en France, et plus particulièrement pour les enfants. Elle rappelle, par ailleurs, le maintien des mesures de gestion des stocks et son élargissement à l’azithromycine et à la cefpodixime pédiatrique.

L’acteur public souligne enfin que la nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) devrait permettre de « renforcer le champ d’actions des autorités sanitaires ». Du côté des industriels, le Leem déplore une absence de « pilotage global », comme le souligne son directeur scientifique, Thomas Borel.

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Hélène SAGNES 7 février 2024
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