L'offre en GMS se médicalise et reprend les codes des marques commercialisées en officine.
Avec une croissance de 6 % en volume et de 5,5 % en valeur, les ventes de produits de parapharmacie en grande distribution se sont élevées en 2015 à plus de 635 millions d’euros (1). Soit environ 15 % de l’ensemble de ce marché, loin derrière l’écrasante position des officines qui continuent de capter l’essentiel des ventes (77 % en valeur). Les belles croissances affichées par la GMS méritent toutefois d’être analysées, dans la mesure où elles sont portées par une médicalisation croissante de l’offre. Certaines marques se positionnent clairement sur les mêmes territoires que ceux des pharmacies, comme les produits de diagnostic (tests de grossesse et de détection du cannabis par exemple), les parasitaires, l’aromathérapie... investis par des laboratoires qui sont parfois présents sur les deux canaux de distribution, mais avec des marques ombrelles différentes (DectraPharm, Juva...). Ainsi, de plus en plus de produits, qui étaient jusqu’à maintenant commercialisés uniquement en officine, se développent en grande distribution, menaçant à terme le leadership du réseau officinal.
Une menace qui vient s’ajouter à celle de la vente en ligne. Prenant de vitesse Leclerc, dont l’ouverture du nouveau site d’e-commerce est imminente, Carrefour prend l’offensive et vient d’élargir son offre drive à 2 000 références qui comprennent notamment des produits de premiers soins, de phytothérapie et d’aromathérapie. L’enseigne a prévu que les internautes puissent bénéficier de conseils personnalisés, prodigués par téléphone par des docteurs en pharmacie salariés des magasins Carrefour proposant le service drive.
Médicalisation de l’offre et développement du e-commerce marquent un tournant dans la guerre qui oppose depuis 25 ans le circuit officinal à la grande distribution, sur ce marché tant convoité de quelque 4 milliards d’euros et qui progresse en moyenne de 5 à 6 % par an.
1) Source : IRI in LSA du 21 avril 2016.