Fabricants, centrales d’achats et enseignes confirment la reprise de l’activité depuis le milieu du mois de mai. Mais la crise devrait accélérer les transformations déjà à l’œuvre avant le début de l’épidémie.
Déjà fragilisé par la mise en place du « 100 % Santé » en début d’année, le marché de l’optique a subi de plein fouet la crise sanitaire : selon les estimations de la Banque de France, les ventes se sont effondrées de plus de 45 % au cours des mois de février, mars et avril (évolution comparée aux ventes réalisées sur les mois de novembre 2019 à janvier 2020). En avril, mois de fermeture des magasins d’optique et de la plupart des cabinets d’ophtalmologie, l’activité a chuté de 99 % par rapport à avril 2019. Certes, les ophtalmologistes ont rouvert leur cabinet à partir du 11 mai et les patients consultent à nouveau. Mais selon une enquête conduite par le SNOF auprès de 900 médecins, 40 % d’entre eux n’ont pas encore retrouvé le rythme normal de leurs consultations et les délais d’attente risquent de s’aggraver, malgré le recours au « travail aidé » (transferts de certaines activités vers les orthoptistes et assistants médicaux intégrés à certains cabinets). Si les tendances observées depuis le début du mois de juin laissent espérer un quasi-retour à la normale d’ici les vacances d’été, il n’en demeure pas moins que le déficit d’ordonnances provoqué par la crise, estimé entre 2 et 3 millions, va entraîner une perte d’activité significative qu’il sera difficile de combler sur l’ensemble de l’année. Yves Guénin, secrétaire général d’Optic 2000, prévoit un repli de 20 % du marché de l’optique en 2020.
Mobilisation générale pour amortir le choc
Les fabricants et les centrales d’achats se sont mobilisés dès le début du confinement pour aider les opticiens à affronter cette situation inédite. Échelonnement des factures, avances sur les remises de fin d’année, recours anticipé à des fonds accessibles via des programmes de fidélisation (proposé par la CDO par exemple), aide à l’obtention d’un prêt rebond, prolongement des délais d’application de certaines offres promotionnelles : ces solutions sont venues en complément des aides de l’État pour permettre aux opticiens d’atténuer leurs éventuelles difficultés de trésorerie.
Même mobilisation dans les enseignes : mise à disposition de matériels de protection pour assurer les services d’urgence, suspension des prélèvements des cotisations et redevances, campagnes de communication grand public, mise en place de solutions de paiement pour permettre aux clients de fractionner leurs dépenses de lunettes ou d’aides auditives… Pour la plupart des dirigeants d’enseignes interrogés début juin par le site Acuité.fr, l’heure est plutôt à l’optimisme. Non seulement la crise a permis de resserrer les liens avec les réseaux, mais elle a aussi confirmé les orientations stratégiques prises avant la pandémie du Covid-19 : développement des services en magasin, renforcement des synergies entre optique et audioprothèse, diversification vers l’optique « hors les murs » (déplacement des opticiens dans les Ehpad, les résidences seniors, à domicile et en entreprise) et mise en avant du « Made in France ». Le retour à la normale ne sera pas pour autant un statu quo pour la profession.
Pour aller plus loin sur le marché de l'optique, consulter la présentation détaillée de notre étude publiée en 2019
OPTIQUE : LE MARCHÉ REPREND DES COULEURS MAIS SE PRÉPARE À DE GRANDES MUTATIONS
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