De nombreux commerçants ont perdu près d’un tiers de leur chiffre d’affaires lors des grèves contre la réforme des retraites de décembre. Les différentes mesures de soutien mises en place ne semblent pas convaincre les représentants du secteur.
La mobilisation contre la réforme des retraites ne devrait pas avoir d’impact significatif sur la croissance de l’économie, selon les prévisions de la Banque de France, mais ses conséquences sont néanmoins importantes pour bon nombre de commerçants, notamment ceux implantés dans les territoires fortement touchés par les grèves. Selon Procos, la fédération représentative du commerce spécialisé, les commerçants parisiens ont ainsi connu une chute de 25 à 30 % de leur chiffre d’affaires lors de la semaine du 7 au 14 décembre 2019. En province, ils ont, quant à eux, enregistré une baisse moyenne de leur activité de 9 %. Ces chiffres sont les mêmes que ceux relevés par l’Alliance du commerce. « Le mouvement de grèves contre la réforme des retraites, engagé depuis le 5 décembre, a entraîné pour les enseignes, dans les territoires les plus affectés par le mouvement, des pertes d’activité de 30 %, en moyenne, au mois de décembre, période cruciale pour la réussite des commerces », indique, dans un communiqué, l’organisation professionnelle qui regroupe 450 enseignes spécialisées dans l’équipement de la personne.
2,5 M€ d’aides pour les commerces parisiens
Dès le 11 décembre 2019, soit quelques jours seulement après le début de la grève, le gouvernement annonçait plusieurs mesures de soutien à l’activité des commerçants impactés, comme celles mises en place fin 2018 lors des manifestations des « Gilets jaunes » : étalement des charges fiscales et sociales, autorisations d’ouvertures dominicales, chômage partiel… De son côté, la Ville de Paris a débloqué une aide de 2,5 M€ pour aider les commerçants les plus touchés via une exonération de leurs frais d’étalage et de terrasse pour le mois de décembre. Si les différentes associations de commerçants saluent ces mesures, elles les jugent insuffisantes pour pallier les difficultés actuelles du secteur.