La faillite d’une compagnie d’autocars alimente les critiques de la libéralisation du marché. Megabus, spécialiste du transport par autocar créé par le britannique Stagecoach, a annoncé en novembre qu’il allait cesser ses activités en France. La compagnie faisait partie des 5 acteurs qui s’étaient lancés à l’été 2015 sur le marché français à la faveur de la libéralisation totale des dessertes nationales instaurée par la loi Macron. Comme dans les autres pays où il est présent, l’opérateur avait adopté dans l’Hexagone une stratégie prix très agressive, avec des tickets à 1 € sur une partie des sièges de ses autocars. Dès juin 2016, Stagecoach avait cependant décidé de vendre ses activités d’Europe continentale à son concurrent allemand Flixbus. Celui-ci avait racheté les liaisons, mais n’était lié à Megabus France et ses salariés que par un contrat de sous-traitance, résilié à la fin de l’été 2016. En l’absence de repreneur et/ou de nouveau contrat, Megabus France va donc licencier ses 175 salariés. Ces derniers se sont mis en grève le 18 novembre et ont manifesté devant Bercy, demandant un plan social avec des indemnisations plus élevées. Cette faillite constitue un argument de plus pour les détracteurs de la libéralisation du marché interne du transport par autocar, en tête desquels les syndicats. Certes, le développement du marché est impressionnant ; 3,4 millions de passagers ont été transportés par car entre août 2015 et juin 2016 et le chiffre d’affaires des compagnies a atteint 40 M€ sur ces 11 premiers mois. Mais seuls 1 430 emplois ont été créés selon le bilan de l’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières), contre 22 000 prévus par le gouvernement. Enfin, aucun acteur n’est actuellement rentable, la forte saisonnalité de l’activité et la concurrence intense entre les compagnies restantes pesant sur les résultats.
MEGABUS FRANCE EN CESSATION D’ACTIVITÉ
2 décembre 2016
par
Les Echos Etudes
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2 décembre 2016