La croissance est restée soutenue en 2016, en dépit de la faible prise en charge par l’Assurance-maladie.
Avec une progression en volume de 8,9 %, le marché des audioprothèses a continué sur sa lancée de 2015. D’après les chiffres publiés par le SNITEM (1), 708 816 appareils ont ainsi été vendus en 2016, contre 651 185 l’année précédente. Le marché évolue au profit des écouteurs déportés, qui représentent désormais près de 60 % des ventes (+ 20 % sur un an). Une progression qui confirme la préférence des personnes appareillées pour cette dernière génération d’aides auditives, au détriment des contours et des intra-auriculaires qui à l’inverse poursuivent leur recul.
La croissance ininterrompue de ce marché est portée par le vieillissement démographique et le recours croissant à l’appareillage. Elle s’inscrit pourtant dans un contexte économique et politique difficile, marqué par les polémiques relatives aux prix élevés des aides auditives et le faible niveau de remboursement par l’Assurance-maladie. Plusieurs études publiées en 2016 (2) ont mis en lumière les nouveaux enjeux de ce marché : l’intérêt de mettre en place une politique volontariste de prévention et la nécessité d’accroître le nombre de personnes appareillées... tout en maîtrisant l’impact financier qu’une telle politique aurait sur les dépenses de santé. Elles ont toutes souligné le sous-équipement des Français en audioprothèse. Sur les 6 millions de personnes sourdes et malentendantes, on estime à un million celles qui devraient être appareillées mais qui ne le sont pas, notamment du fait du prix élevé des appareils et de l’insuffisance des remboursements. Afin de remédier à cette situation, le ministère de la Santé a annoncé à l’automne 2016 un plan doté de 47 millions d’euros. Objectif : réviser la nomenclature, définir un prix limite de vente et relever le tarif de prise en charge par l’Assurance-maladie. La mise en œuvre de ces mesures est prévue dès le premier semestre 2017. Elles ne suffiront toutefois pas à combler le retard du marché français et à supprimer le reste à charge pour les patients. Le débat sur la prise en charge des aides auditives est donc loin d’être clos.
1) Syndicat national de l’industrie des technologies médicales.
2) Ces études ont été réalisées par l’INSERM, le CNAM, l’Assurance-maladie et l’Autorité de la Concurrence.