L’opticien en ligne prend le virage du « store to web » et vise une centaine de plates-formes physiques en Europe d’ici cinq ans.
Créé en 2011 par deux entrepreneurs français, L’Usine à Lunettes by Polette a initialement fondé son modèle économique sur l’absence d’intermédiaire entre ses usines, localisées en Chine, et ses clients. Un modèle qui lui a permis de se positionner sur le marché de l’optique à bas prix (le site propose des montures à partir de 6,99 € et le panier moyen ne dépasse pas les 40 €), en misant sur l’évolution des comportements d’achat sur le marché de l’optique. L’opticien en ligne a ainsi fait un pari : que la lunette devienne moins un dispositif médical destiné à corriger un défaut visuel qu’un accessoire de mode dont on change au gré des saisons et de ses envies... Une stratégie qui s’est avérée payante. La société, basée aux Pays-Bas, est parvenue en moins de 5 ans à réaliser un chiffre d’affaires mondial de 45 millions d’euros (+50 % en 2015), avec un effectif de 200 personnes. En moyenne, 4 000 commandes sont traitées chaque jour, et expédiées en Europe, en Asie et aux États-Unis.
Mais les fondateurs de L’Usine à Lunettes reconnaissent que l’absence de point de vente physique limite le développement de leur société. Ils ont donc pris le virage du « phygital », à l’instar de leurs concurrents Sensee et Direct Optic. Et c’est dans le nord de la France, à Lille, que l’opticien a choisi d’implanter son premier showroom connecté. Le concept est le même qu’à Utrecht, Amsterdam et Jakarta, où l’opticien a déjà implanté ce type de plate-forme. Pas de stock, pas de vente au client final, mais une exposition de 900 à 1 200 références, dans un espace d’environ 100 m2. Les clients essaient, puis choisissent leur modèle via un QR code, avec leur smartphone ou des tablettes mises à leur disposition. La commande est enregistrée après téléchargement de l’ordonnance, et la livraison se fait soit au showroom, soit directement au domicile du client.
Cette nouvelle stratégie devrait être déclinée sur l’ensemble du marché européen, où l’enseigne vise l’ouverture d’une centaine de showroom d’ici 2021.