Selon l’UFC-Que Choisir, l’augmentation du seuil de revente à perte (SRP) pourrait coûter jusqu’à 5 milliards d’euros aux consommateurs.
Présenté le 31 janvier dernier en conseil des ministres, le projet de loi dit « sur l’alimentation » vise notamment à mieux encadrer les rapports économiques qu’entretiennent les distributeurs avec les fabricants et les producteurs. L’idée étant de préserver les intérêts des acteurs les plus vulnérables et particulièrement ceux des agriculteurs. À cette fin, le législateur entend pendant 2 ans, à titre expérimental, relever de 10 % le seuil de revente à perte des produits alimentaires. Concrètement, le prix minimum au-dessous duquel un distributeur ne pourrait pas vendre un produit correspondrait à son prix d’achat majoré de 10 %. Concernant les réductions, elles seraient limitées à 34 % du prix et à 25 % de son volume. Le célèbre « 2 produits pour le prix d’1 ! » ne serait donc plus permis dans le secteur alimentaire.
Jusqu’à 5 milliards de hausse de prix
Rendue publique en même temps que le projet de loi, son étude d’impact chiffre les hausses que pourrait entraîner la seule augmentation de 10 % du SRP. « Avec une hausse du SRP de 10 % qui affecterait un tiers des produits alimentaires promotionnels, on aboutirait à une hausse mécanique moyenne des prix des produits alimentaires vendus en grande surface alimentaire de 0,7 % (2,0 % si la totalité des produits alimentaires promotionnels sont affectés) », précise l’étude. Une augmentation mécanique que l’UFC-Que Choisir a souhaité évaluer en euros. Pour l’association de consommateurs, cette inflation de 0,7 % à 2 % des produits alimentaires correspondrait ainsi à un surcoût pour les consommateurs allant de 1,74 à 4,98 milliards d’euros. Il reste à espérer que le plus gros de ces augmentations bénéficiera bien aux agriculteurs…