Entre explosion de la demande et sous-capacité des transporteurs : le transport de conteneurs depuis la Chine est sous tension.
Le SFCI, l’indice des prix spot du fret maritime par conteneurs depuis Shanghai, flambe. Une première pour un indice jusqu’alors relativement stable. Sous la barre des 1 000 points en mars dernier, le SFCI a dépassé 2 780 points le 31 décembre, avant de progresser de nouveau de 3 % la première semaine de janvier. L’année 2020 avait pourtant débuté par une baisse des prix alors que la Chine était contrainte de fermer de nombreuses usines, le fret maritime au départ de Chine se retrouvant alors en surcapacité. La situation s’est ensuite inversée, et la croissance de transport de marchandises en conteneurs s’est accélérée ces derniers mois. La fin du confinement dans de nombreuses économies a notamment favorisé la reprise de la croissance mondiale et donc du fret. Mais plus largement, la situation sanitaire, le confinement et les restrictions qui persistent comme la fermeture de certains magasins ou loisirs ont favorisé une évolution du comportement des consommateurs : explosion du e-commerce, recentrage sur l’intérieur qui encourage les achats de meubles, de produits informatiques (dont la production est largement située en Asie)… Du côté des entreprises également, la demande reprend, et les stocks doivent être reconstitués. Enfin, côté offre, les transporteurs font face à un manque de conteneurs, notamment lié à une mauvaise répartition de ceux-ci, longue à corriger, entre la Chine déficitaire et l’Amérique excédentaire. Certes, les hausses de prix n’ont impacté que les entreprises n’ayant pas négocié de contrats de long terme avec les transporteurs, soit environ la moitié du marché. Mais les contrats négociés avant la crise mondiale devront être renouvelés dans les prochains mois alors que les prix spot sont au plus haut, une réalité de marché qui ne pourra être ignorée dans les renégociations. Par ailleurs, les difficultés des chargeurs ne se limitent d’ailleurs pas qu’aux prix. Les délais se sont allongés, et les transporteurs privilégient parfois les demandes émanant des grands groupes au détriment de plus petites entreprises.