Entre migration digitale et concurrence toujours plus importante, les acteurs du marché de la pièce automobile se retrouvent confrontés à de nouveaux enjeux structurels qui impactent leur stratégie de développement. Quelles dynamiques pour le marché de l’après-vente ? Quels sont les différents segments ? Quelle organisation autour de la pièce de rechange ?
Un marché dynamisé par de nouveaux modes de consommation.
L’évolution du parc roulant est assez neutre ces dernières années en se stabilisant autour des 31 millions d’unités. Cette stagnation s’explique par un taux d’équipement des ménages arrivant à saturation, et à la pression conjoncturelle de la crise économique influençant le pouvoir d’achat des français. Le résultat, un parc automobile qui vieillit, des véhicules qui sont conservés plus longtemps, et des français qui espacent de plus en plus leurs visites d’entretien générant des pannes souvent graves. Face à ce constat, les réseaux de constructeurs et les accessoiristes ont alors structuré leurs offres d’entretiens, en forfaitisant une partie de leurs prestations. La contrepartie, une augmentation de la fréquence d’entretiens. Malgré ces incitations, de nombreux automobilistes se tournent vers d’autres modèles plus abordables, leurs permettant par exemple de réaliser eux-mêmes leurs entretiens, dans les conditions d’un garagiste traditionnel. Ce phénomène qui prend de l’ampleur ces dernières années, a été très largement soutenu par l’arrivée sur ce marché, de plusieurs start-up de vente de pièces et d’accessoires automobile à prix abordables.
Tous les segments de pièces couverts
L’ensemble des segments sont aujourd’hui couverts par ces nouveaux acteurs, offrant une gamme complète et centralisée de produits de toutes les marques. On retrouve les pneumatiques, les lubrifiants, les batteries, l’électronique embarquée, le freinage, l’échappement, la suspension…Même la carrosserie est aujourd’hui représentée, et ce malgré le lobbying des constructeurs automobile en termes de copyright. Pour cause, ce segment représente le premier marché en taille avec 9 milliards € sur l’année 2013, soit près de 3 fois supérieur au marché des pneumatiques qui le succède. On notera cependant des disparités d’évolution entre les segments, avec notamment des baisses sensibles pour la batterie avec une demande qui se concentre sur les produits discount, l’électronique embarquée au profit de la première monte, et enfin l’échappement, l’amortisseur et les bougies influencés par des facteurs structurels.
Une concurrence qui devient frontale
Le marché de l’accessoire et de la pièce automobile est aujourd’hui totalement dispersé. Outre les réseaux de constructeurs, les distributeurs officiels ou indépendants, ou encore des réparateurs agréés de rang 1 et 2, on retrouve une multitude de circuits indépendants représentés en majeure partie par les MRA (mécaniciens réparateurs automobile), mais aussi les centres-auto, et opérateurs spécialisés. Une concurrence de plus en plus frontale avec la levée de bouclier autour de la révision de garantie constructeur qui n’est plus, à ce jour, subordonnées à l’entretien du véhicule dans le réseau de la marque. Une guerre des prix et des services s’opèrent, à l’avantage du consommateur qui peut désormais comparer les offres des acteurs historiques, à l’offre internet de plus en plus pléthorique.
A n’en pas douter, les arrivées d’Oscaro, Yakarouler, ou encore allopneus ont très largement contribués à la mise sous pression du marché. Les acteurs historiques réagissent cependant, et offrent aujourd’hui de nombreuses réponses compétitives. Les prémices d’une guerre annoncée des prix.