Les marchés du comanufacturing et du copacking

13 juillet 2002 par
Les marchés du comanufacturing et du copacking
Les Echos Etudes

Dans notre étude de marché, nous montrons que l'offre des prestataires en copacking et en comanufacturing est très vaste, et elle tend encore à s’élargir : les industries clientes ont des besoins croissants et les prestataires ne cessent d’innover pour y répondre. Le but ici est de présenter un panorama de l’offre actuelle.                                 • L’offre dans le domaine du conditionnement secondaire (copacking) Typiquement, une prestation de copacking est une combinaison des offres suivantes :
• le fardelage/cellophanage. Le fardelage est une opération de mise sous film rétractable adapté à tous types de formes. Le cellophanage s’applique essentiellement aux formes cubiques. Le film peut être neutre ou imprimé. Dans le second cas, l’impression peut être positionnée par rapport à l’emballage primaire. Le film est plié en X aux extrémités ou thermo-soudé. Chaque lot peut contenir un ou plusieurs produits, identiques ou différents. Fardelage et cellophanage sont utilisés pour les lots à destination de la grande distribution, notamment dans le cadre de campagnes promotionnelles ;
• le manchonnage. Le manchonnage est une opération qui utilise des manchons rétractables (sleeve). Le manchon est plus épais que le film. Il peut être neutre ou
imprimé, selon les besoins du client. Le manchonnage a deux utilisations. Il permet de coupler des produits de forme et de volume très différents tout en assurant un maintien optimum et une inviolabilité (le produit ne peut être ouvert). Dans le cadre de campagnes promotionnelles, il permet d’adjoindre aisément un échantillon au produit
principal. S’il est imprimé, le manchon peut directement servir d’étiquette. L’utilisation du manchon dispense alors d’imprimer sur le contenant ;
• l’étuyage (mise en étui). L’étuyage consiste à insérer le produit dans un étui préformé. L’étui assure une protection supplémentaire au produit contre la poussière et l’altération par manipulation. L’étui peut évidemment servir de support de communication ;
• la mise sous blister/mise sous skin. La mise sous blister est une opération qui consiste à conditionner des objets sous une coque en plastique préalablement thermo-formée et scellée sur un support qui peut se présenter sous différentes formes, en carton ou en plastique. Ce type de conditionnement convient parfaitement pour tous les types d’articles destinés à la vente pour la grande distribution sous forme de libre service sur des présentoirs (présence du trou européen). Le principe est le même que pour la mise sous skin, sauf que la coque thermo-formée est remplacée par un film souple rétractable ;                                                                                                              • le marquage, l’étiquetage, la confection de box. Ces opérations ne sont pas à proprement parler des opérations de conditionnement secondaire. Le marquage consiste
à imprimer différents types de surface (carton, papier, plastique, métal) à l’aide d’encre. On utilise le marquage automatisé pour indiquer par exemple le numéro de lot ou la date limite d’utilisation (DLUO). L’étiquetage consiste pour sa part à rajouter une étiquette à un endroit précis de l’emballage existant. Il peut s’agir d’un sticker promotionnel ou d’une modification de descriptif. Enfin, la confection de box et displays consiste à assembler les présentoirs spécifiques qui seront installés dans les points de vente et à y placer les produits. C’est une opération difficilement automatisable ;
• les autres opérations. A la demande, le conditionneur à façon peut réaliser d’autres opérations, telles que la découpe (séparation de chapelets de produits, perçage d’un trou européen) ou la mise à nu du produit (remballage, constitution de lots, tri etc.).
• L’offre dans le domaine du comanufacturing
Dans ce domaine, il n’y a pas de prestation type. Nous présentons donc deux opérations qui représentent l’essentiel de l’activité :
• le remplissage. A partir de vrac (céréales, parfum, shampooing etc.) et d’emballages vides, le prestataire constitue des produits destinés à la vente. Ces opérations font appel à des machines spécifiques (peseuses associatives, doseuses, compteuses, verseuses, etc.) couplées à des ensacheuses. Ce type d’opération peut déboucher ensuite sur une prestation de conditionnement secondaire ;
• le montage/démontage et le contrôle qualité. On procède aux opérations de montage à partir de pièces détachées, fournies par l’industriel lui-même ou par un sous-traitant. Le comanufacturing se distingue de la sous-traitance en ce qu’il éclate le cycle de production standardisée. Ces opérations s’accompagnent souvent de contrôle de qualité et de conformité ; elles peuvent déboucher sur des prestations de conditionnement secondaire. Ainsi, FM Logistic assure la finalisation des téléphones mobiles
Alcatel (pose de la carte SIM, chargement du soft, puis personnalisation de l’emballage). Les opérations de démontage interviennent principalement sur des produits défectueux. Il s’agit notamment des retours de service après-vente. En fonction de la gravité de la panne et de la formation qu’il aura reçue, le prestataire pourra
procéder lui-même à la réparation et réinsérer le produit dans le cycle normal de production, au stade de l’emballage par exemple. C’est une pratique courante pour la
gestion des flottes de téléphones mobiles avec garantie d’échange.                                                                                                                                                                      • Les choix de l’industriel : chaîne dédiée ou chaîne multi-clients
Toutes ces opérations peuvent être effectuées soit dans un entrepôt et sur des lignes de façonnage dédiés, soit dans un entrepôt et sur des lignes de façonnage partagées.
Les avantages de la prestation dédiée sont nombreux : disponibilité, sécurité (lorsqu’on travaille sur des produits sensibles), adéquation parfaite avec les besoins de l’industriel (car le prestataire sera plus enclin à investir dans des machines spécifiques – cf. infra le coût des machines). En contrepartie, le prestataire exigera des engagements sur un volume minimal d’activité. Cette solution concerne donc principalement les grandes entreprises et les multinationales. FM Logistic a investi 9 millions d’euros dans un entrepôt dédié pour le Packaging Center européen de Kodak, avec à la clé le conditionnement de 30 % des produits (pellicules et appareils jetables) vendus sur le continent.
La prestation multi-clients offre quant à elle l’avantage de la flexibilité car il n’y a pas d’engagement du client vis-à-vis du prestataire. Elle convient aux PME industrielles qui ont besoin d’un service efficace et rapide. Toutefois, il ne s’agit pas forcément d’une prestation ponctuelle. Le recours au conditionnement à façon peut être poursuivi sur la durée, mais avec des pics saisonniers. C’est alors au prestataire de gérer cette saisonalité pour assurer une charge optimum de son outil industriel. En contrepartie, l’offre est limitée par la capacité des machines et le savoir-faire des équipes.
• Les nouvelles tendances de l’offre
L’offre présentée ci-dessus constitue le coeur de métier des prestataires en copacking et en comanufacturing. On distingue aujourd’hui trois évolutions :
• la diversification de l’offre centrée sur le coeur de métier. : Le secteur de l’emballage innove constamment et permet de proposer de nouveaux produits au client. Les
prestations de comanufacturing intéressent des industriels qui ne viennent plus uniquement des secteurs qui y ont traditionnellement recours ;
• l’apparition d’une offre située en amont du coeur de métier : réflexion marketing sur l’évolution du produit, création et développement du packaging, achat des matières
premières et fabrication des éléments d’emballage ;
• l’apparition d’une offre en aval du coeur de métier : gestion des stocks, préparation des commandes (notamment pour la livraison aux centrales des distributeurs), transport, SAV, administration des ventes.

Ces évolutions tendent vers l’offre globale de services. Elles sont le fait des leaders du marché et la plupart des petits conditionneurs à façon restent centrés sur leur coeur de métier.
On notera que ces évolutions correspondent à l’arrivée sur le marché du conditionnement à façon des grands acteurs de la logistique et du transport (Hays par le rachat de Kit Sac, Giraud par le rachat de Durousseaud en 1999, Geodis par le rachat de Tailleur Industries en 1996).
• Positionnement de l’offre et répartition géographique
Les leaders du marché sont généralement pluridisciplinaires, alors que les acteurs de taille plus modeste ont désormais tendance à se concentrer sur des niches de marché (prestations spécifiques pour des secteurs particuliers).
Les prestataires en copacking et en comanufacturing sont également répartis sur le territoire, au plus près de leurs clients. On voit toutefois apparaître une certaine
concentration autour des grandes métropoles (dans un rayon de 150 km autour de Paris et Lyon), signe que le métier est, de plus en plus, pris en main par les professionnels de la logistique.

Les marchés du comanufacturing et du copacking
Les Echos Etudes 13 juillet 2002
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