Malgré la baisse tendancielle du nombre d’officines et de pharmaciens titulaires, les représentants ordinaux de la profession restent optimistes sur la solidité du maillage territorial et l’attractivité du métier de pharmacien.
Les tendances démographiques observées au cours de ces dernières se sont confirmées en 2018. Moins d’officines, moins de titulaires, une population qui vieillit et une progression de l’exercice en association, qui se concentre de plus en plus sur les SEL (société d’exercice libéral). Malgré ces tendances, le Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens se veut optimiste, prenant acte des mutations actuelles de l’exercice officinal. Le panorama de la démographie des pharmaciens au 1er janvier 2019 dresse un état précis et chiffré de ces évolutions. En un an, le nombre de titulaires a fléchi de 1,3 % (- 6,9 % sur 10 ans), alors que la population des adjoints continue d’augmenter à un rythme soutenu (+ 5,4 % sur 10 ans), conséquence naturelle de la concentration du réseau au profit d’officines de plus grande taille. Fin 2018, la France métropolitaine comptait 20 966 pharmacies, en baisse de 1,1 % sur un an. Au total, sur 10 ans, on note la disparition de 1 496 points de vente (- 6,7 %). La réduction du réseau est particulièrement marquée dans 3 régions : l’Île-de-France (- 249 entre 2014 et 2018), la Nouvelle-Aquitaine (- 106) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (- 104). Une tendance qui s’explique par les impacts de l’ordonnance « réseau » de 2018, laquelle facilite les conditions de transfert et de regroupement, sans toutefois porter atteinte au maillage territorial (on ne relève pas de « déserts pharmaceutiques ») et à la proximité des officines (les pharmaciens sont accessibles en 15 minutes, en moyenne). Ainsi, la densité du réseau reste plus élevée que la moyenne des pays européens : on compte actuellement 32,4 officines pour 100 000 habitants et 3 087 habitants par pharmacie.
Les fermetures touchent principalement les petites pharmacies
Sur les 226 fermetures comptabilisées en 2018, 53 % sont considérées par le CNOP comme des opérations « actives », c‘est-à-dire donnant lieu à une compensation financière pour le titulaire : 21 % sont des regroupements (- 8 points par rapport à 2017) et 32 % des cessions de clientèle (- 4 points). Les 47 % restants se répartissent à hauteur de 39 % pour les restitutions de licence (fermeture sans repreneur, en hausse de 4 points en un an) et de 6 % pour les liquidations judiciaires. Des évolutions qui traduisent les difficultés croissantes rencontrées par les officines réalisant un chiffre d’affaires annuel moyen inférieur à 1 M€. Ce sont, en effet, ces officines qui représentent, à elles seules, 70 % des fermetures en 2018.
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