La propagation du variant Omicron a beau atteindre des sommets, l’économie française résiste. En tout cas du côté des faillites d’entreprises, qui sont au plus bas selon les données publiées par le cabinet Altares. Le nombre de procédures de sauvegarde, de redressements judiciaires et de liquidations est tombé à 28 371 en 2021, en baisse de près de 12 % par rapport à 2020 et de 45 % par rapport à 2019. C’est du jamais vu depuis 35 ans. Ces chiffres témoignent de « l’efficacité des aides de l’État tout au long de cette année 2021 marquée par une reprise économique soutenue » notent les auteurs du rapport. Mais à y regarder de plus près, quelques signes de fragilité sont perceptibles. Car les données du 4e trimestre montrent une remontée du nombre de défaillances de 0,6 % par rapport aux 3 derniers mois de 2020, signe que le débranchement progressif des aides, les difficultés d’approvisionnement et l’envolée des prix des matières premières déstabilisent les trésoreries.
Les travaux publics dans le rouge
Le secteur du bâtiment y est pour beaucoup dans ces statistiques inquiétantes. Les données trimestrielles montrent, en effet, une hausse du nombre de faillites et de procédures de sauvegarde dans la construction de 13 %, par rapport au 4e trimestre 2020, avec 1 749 dossiers ouverts. Sur l’ensemble de l’année, le bâtiment a concentré le quart des défaillances enregistrées tous secteurs confondus. Les liquidations judiciaires sont en nette accélération (+4,2 %) et ont représenté près de 75 % des procédures ouvertes dans le secteur.
Les entreprises de travaux publics ont été les plus impactées, avec une hausse de 9 % des défaillances en 2021. Le gros œuvre bascule, lui aussi, dans le rouge et enregistre une progression de 1,1 % du nombre de procédures. Seul le second œuvre résiste et affiche encore un recul des défaillances sur l’ensemble de l’année (-5,5 %).