Depuis la fin du « quoi qu’il en coûte », qui avait protégé nombre d’entreprises de la banqueroute pendant la pandémie, le niveau de sinistralité remonte en flèche. Au 4e trimestre 2022, 12 256 procédures ont été enregistrées selon le cabinet Altares, un chiffre en hausse de 48 % sur un an. Sur l’ensemble de l’exercice, la barre des 42 000 défauts a été franchie, contre 28 371 en 2021, soit un bond de près de 50 %. S’il reste inférieur à ce qu’il était avant la crise sanitaire (52 144 en 2019), le volume des défaillances a désormais rattrapé son niveau de mai 2020.
Les TPE continuent de concentrer l’essentiel du nombre de sauvegardes, redressements judiciaires et liquidations recensés. Les sociétés de moins de 10 salariés représentent, à elles seules, 92 % des dossiers ouverts. Mais, signe inquiétant, les défaillances augmentent très rapidement pour les PME de 10 à 99 salariés. Au total, 3 214 ont défailli en 2022, contre 1 804 en 2021, soit une envolée de 78 % sur un an. La situation s’est particulièrement détériorée en fin d’année : un tiers de ces défauts ont été déclarés au 4e trimestre, soit une augmentation de 93 % par rapport à la même période en 2021. Au total, 143 000 emplois seraient menacés, selon Altares.
Le second œuvre le plus touché
Presqu’un quart des défaillances concernent une entreprise de la construction. Le secteur repasse au-dessus des 10 000 défauts avec 10 033 procédures ouvertes, soit 33,6 % de plus qu’en 2021. Les entreprises du second œuvre ont été les plus affectées. Près de 5 000 défaillances ont été enregistrées, en hausse de 51,5 % sur un an. L’hécatombe a été particulièrement forte pour celles œuvrant dans les travaux d’isolation (+94 %). Les procédures les concernant sont même plus nombreuses qu’avant-crise.
Les travaux publics accusent, eux, une hausse de 43,7 % des défaillances, en dépit d’une relative résistance des travaux de terrassement courants (+30,7 %). En revanche, les entreprises de gros œuvre ont mieux résisté. Le nombre de défauts a augmenté de « seulement » 33,8 %, pour 2 874 dossiers ouverts. La maçonnerie générale (+22,3 %) et la construction individuelle (+20,6 %) notamment s’en sortent relativement bien. Mais ce sont les entreprises de promotion immobilière qui enregistrent la meilleure performance avec une augmentation du nombre de sauvegardes, de redressements judiciaires et de liquidations limitée à 12,4 %.
Pour aller plus loin, découvrez nos études sur le secteur BTP-immobilier.
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