LES DANGERS DE L’UBÉRISATION DU TRANSPORT ROUTIER

30 mars 2017 par
LES DANGERS DE L’UBÉRISATION DU TRANSPORT ROUTIER
Les Echos Etudes

Les transporteurs dénoncent les risques de pressions sur les prix et de captation des clients par les plates-formes.
Face à l’arrivée des plates-formes comme Convargo, Chronotrucks ou encore Fretlink, l’Organisation des transports routiers européens appelle ses adhérents à la vigilance et au boycott de ces services par les transporteurs. Pour J.-M. Rivéra, secrétaire général national adjoint de l’OTRE, ces plates-formes posent trois types de problèmes.
Tout d’abord, l’activité de ces nouveaux acteurs est très proche de celle de commissionnaire de transport, un métier de « maître d’œuvre » réglementé. Or, à l’exception de Chronotrucks, les plates-formes semblent ne pas répondre à ce statut et aux responsabilités qui en découlent.
Les transporteurs dénoncent aussi les modalités de fixation des tarifs et, en particulier, l’utilisation des notions de prix retour et de complément de chargement qui aboutissent à proposer des prestations à bas coût. « Un retour pour un transport, c’est un aller pour un autre, donc nous ne voyons pas en quoi ces notions ont un sens. S’ils se targuent de s’appuyer sur les indices CNR, nous ne pouvons que constater que les prix pratiqués sont en réalité inférieurs » affirme J.-M. Rivéra.
Enfin, le dernier point d’inquiétude porte sur l’utilisation des données de géolocalisation par les plates-formes, ce qui leur permettrait d’identifier leurs clients directs et in fine de capter leur portefeuille clients en leur proposant des tarifs inférieurs. Ceci dans un contexte où la concurrence à bas coût des véhicules sous pavillon étranger, notamment de l’Est de l’Europe, met déjà en danger les entreprises françaises.
L’OTRE interpelle donc les candidats à la Présidentielle sur les risques pour l’emploi de l’ubérisation. Elle fait notamment le parallèle avec le secteur hôtelier et rappelle qu’aujourd’hui la majorité des réservations se font par le biais de plates-formes comme eBookers. J.-M. Rivéra le rappelle : « Nous ne voulons pas de ce schéma-là ou de celui d’Uber. Nous ne voulons pas que le transporteur devienne un simple exécutant sans contrôle sur les prix ». Il souligne que « tout ça est très contreproductif pour nos entreprises qui cherchent à avoir une qualité de prestations et qui se tournent vers d’autres modèles, notamment en termes de transition énergétique. Or, tout ça a un prix ».

LES DANGERS DE L’UBÉRISATION DU TRANSPORT ROUTIER
Les Echos Etudes 30 mars 2017
Partager cet article
Archiver