Les coûts de restructuration ont pesé sur le résultat net d'ALCATEL

27 juillet 2002 par
Les coûts de restructuration ont pesé sur le résultat net d'ALCATEL
Les Echos Etudes

Les coûts de restructuration ont pesé sur le résultat net du groupe, mais la stratégie de recentrage expliquée dans notre diagnostic entreprise a conduit à une réduction de l’endettement net. En 2001, la politique de recentrage s’est traduite par une multiplication par plus de deux des produits de cession, conduisant à une forte croissance des liquidités et à une réduction de près de 40 % de l’endettement net du groupe, à 2 662 MEUR. Une autre bonne surprise est venue de la nette amélioration du cycle d’exploitation de l’équipementier français grâce à une optimisation de la gestion des stocks. Ainsi, le besoin en fonds de roulement a reculé de 1 100 MEUR, permettant de dégager un solde de financement interne positif en 2001. Toutefois, la déconsolidation de Nexans, conjuguée au retournement conjoncturel du marché des télécommunications, a également provoqué une chute de
26,6 % de la valeur ajoutée et de 69,5 % de la marge opérationnelle, à 959 MEUR. Le taux de marge d’exploitation s’est donc effondré, passant de 10 % à 3,8 %. Par ailleurs, les plans de restructuration successifs ont gravement amputé le résultat net du groupe. La suppression des 10 000 postes annoncée en Europe dans les divisions Réseaux et Optique a coûté à elle seule la somme de 1,2 milliard d’euros. Couplées à des dépréciations d’actifs suite à la perte de valeur des sociétés américaines acquises en 2000 (Xylan, Packet Engines, Internet Devices…), ces évolutions ont conduit à un résultat net part du groupe fortement négatif en 2001, à – 4 963 MEUR.

Pas de reprise des investissements dans le secteur des télécommunications au premier trimestre 2002.

Malgré la poursuite du recul des ventes prévu en 2002, l’objectif annoncé du groupe est de renouer avec un résultat opérationnel positif. Le premier trimestre 2002 confirme l’absence d’une reprise significative des investissements des opérateurs. Par conséquent, le chiffre d’affaires de l’équipementier français recule de 27,3 % à périmètre constant par rapport au premier trimestre 2001. Toutefois, si les pertes opérationnelles s’établissent à – 343 MEUR, elles sont d'un niveau inférieur aux pertes du quatrième trimestre 2001 (– 368 MEUR). De plus, la division e-Business semble bénéficier des premiers effets de sa restructuration, ses ventes progressant de 4,2 % et ses pertes opérationnelles ayant été divisées par plus de cinq par rapport au premier trimestre 2001. Enfin, le groupe poursuit ses efforts en matière d’optimisation du cycle d’exploitation : son besoin en fonds de roulement enregistre une nouvelle baisse de 911 MEUR, permettant la poursuite de l’augmentation des liquidités et du recul de l’endettement net. La priorité accordée à la réduction de 20 % des coûts fixes et à l’abaissement du point mort commencent donc à limiter les pertes opérationnelles du groupe, mais traduit également les perspectives pessimistes d’Alcatel en matière de reprise de l’activité. Ainsi, le cabinet RHK et l’Idate ne prévoient pas de reprise durable
des investissements des opérateurs avant 2004. Dans ce contexte difficile, le portefeuille d’activités diversifiées de l’équipementier français et sa moindre présence sur le marché américain lui ont permis de mieux résister au retournement conjoncturel que certains de ses concurrents (Lucent, Nortel…). Toutefois, le groupe privilégie une stratégie de court terme afin de restaurer sa profitabilité et son cash-flow opérationnel, ce qui pourrait lui porter atteinte à plus long terme, comme en témoigne la cession de son réseau de distribution aux entreprises.

Les coûts de restructuration ont pesé sur le résultat net d'ALCATEL
Les Echos Etudes 27 juillet 2002
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