Exercice groupé : le bond en avant
Largement encouragés depuis une dizaine d’années, le regroupement des professionnels de santé en médecine de ville et les coopérations interprofessionnelles prennent forme sur l’ensemble du territoire national : CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé), MSP (maisons de santé pluridisciplinaires), ESP (équipes de soins primaires) et centres de santé. Leur création s’accélère parallèlement à la multiplication des innovations numériques destinées à optimiser le temps médical disponible (téléconsultation, télésurveillance médicale, coordination digitale des soins…).
Des solides drivers de croissance
Les centres de santé et les MSP couvrent aujourd’hui 20 % de la population. Cette réorganisation des soins primaires est rendue nécessaire par de multiples évolutions : aspirations des jeunes médecins à exercer en groupe, développement continu des déserts médicaux, pénurie de certaines spécialités médicales, nécessité de s’équiper en solutions numériques, besoin impératif d’optimiser les liens entre la ville et l’hôpital et de mieux coordonner les parcours de soins… Ainsi, la dynamique de développement des collectifs de soins est amenée à se poursuivre dans les années à venir.
Les cliniques privées investissent le secteur
De nouveaux opérateurs du secteur privé s’intéressent à la médecine de proximité. Deux acteurs hospitaliers d’envergure, Ramsay Santé et Elsan, se distinguent par une stratégie volontariste de diversification vers les soins primaires. Ils rachètent des structures de soins existantes ou en créent ex-nihilo en proposant une offre attractive pour les professionnels de santé et les patients. La détention d’un large parc de cliniques leur permet de capitaliser sur un savoir-faire acquis dans la gestion des structures de santé et de communautés médicales et de dégager des synergies entre les secteurs hospitalier et ambulatoire. Mais l’équilibre économique de ces structures de ville est fragile. La pérennité de leur modèle dépendra de plusieurs facteurs : l’évolution des financements publics, insuffisants aujourd’hui, le recrutement du personnel médical pour générer de l’activité et l’optimisation des coûts de gestion sans nuire à la qualité de la prise en charge.
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