Lors d’une conférence de presse organisée le 12 mai dernier, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) a présenté les chiffres de l’artisanat du bâtiment pour le 1er trimestre 2022. Dans la lignée de l’année 2021, les indicateurs sont favorables. Sur les 3 mois de janvier à mars 2022, l’activité des petites entreprises du bâtiment a progressé de 3,5 %, par rapport aux mêmes 3 mois l’année précédente. Le secteur continue de profiter d’une demande toujours forte pour la rénovation des logements. L’activité en entretien-amélioration a augmenté de 4 % en volume au 1er trimestre. La croissance a même atteint les 4,5 % pour les travaux spécifiquement dédiés à la performance énergétique. Le marché du neuf est, lui aussi, resté dynamique (+3 %), porté par le dynamisme de la construction de maison individuelle.
Effet d’aubaine
Des résultats encourageants que la Capeb a cependant tenu à nuancer. L’activité dans le neuf a notamment été dopée par un effet d’aubaine, liée à l’entrée en vigueur de la Réglementation Environnementale 2020 au 1er janvier 2022. Le nombre de dépôts de permis de construire a flambé fin 2021, avant que la mise en œuvre des exigences de la nouvelle réglementation ne vienne augmenter les coûts de construction des projets. Cet afflux des demandes s’est mécaniquement reporté sur les statistiques du début d’année, provoquant une hausse exceptionnelle des autorisations de construction de nouveaux logements en février 2022.
Des trésoreries sous tension
Plus inquiétant encore, le renchérissement des matériaux et la flambée des prix de l’énergie pourraient freiner la demande dans les prochains mois. « Il y a un risque fort de renversement de tendance », a alerté le président de la Capeb, Jean-Christophe Repon. Pour l’instant, l’activité tient bon. Les carnets de commande sont même au plus haut, affichant 103 jours début avril, soit 12 jours de plus qu’il y a un an. En revanche, l’envolée des coûts a des impacts directs sur la trésorerie des entreprises. Beaucoup d’artisans n’osent pas répercuter l’ensemble de la hausse des prix qu’ils subissent sur les clients particuliers. 40 % des entreprises du secteur ont déclaré une baisse de leurs marges au 1er trimestre 2022, contre 5 % une hausse, soit un solde d’opinions de -35 points, en forte baisse par rapport au même trimestre de l’année précédente (-1 point). 15 % des sociétés font état de besoins de trésorerie, contre 8 % au même trimestre de l’année précédente. Pour limiter les effets de cette crise de matériaux, la Capeb prévient qu’elle fera des propositions au gouvernement lors des Assises du bâtiment annoncées par Bruno Le Maire le 22 avril.
Pour aller loin, découvrez nos études du secteur BTP-Immobilier.
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