Organisé par SNCF, le « sommet du rail », une réunion des dirigeants européens de compagnie ferroviaire, de responsables européens et de ministres le 21 février, a été l’occasion pour les acteurs du rail d’insister sur la nécessité d’investir pour augmenter la part du train dans le transport en Europe et ainsi lutter contre le réchauffement climatique. Jean-Pierre Farandou, PDG de SNCF, a ainsi déclaré : « il va falloir un effort pour le réseau ferroviaire, un effort important. C’est absolument nécessaire […], si on veut tenir nos objectifs. [… C’est] la demande que nous faisons tous, à la fois à l’Union européenne et aux exécutifs de nos États membres » (cité par l’Antenne, 22 février 2022).
Le PDG de SNCF s’est fait le porte-parole des acteurs européens du transport ferroviaire, rappelant le rôle majeur que peut jouer le rail dans la décarbonation des transports à la fois de marchandises et de personnes. Il a également insisté sur le retard déjà pris sur le nécessaire report modal pour respecter les engagements pris lors de l’Accord de Paris. Soulignant les investissements nécessaires pour y parvenir (estimés en France par SNCF à plusieurs dizaines de milliards d’euros pour moderniser et désengorger le réseau notamment, mais aussi construire de nouvelles lignes), il a été appuyé par les dirigeants d’autres compagnies européennes, à l’instar de la Deutsche Bahn mais aussi des ÖBB (chemins de fer fédéraux autrichiens).
Alors que la volonté existe au niveau européen de créer un véritable réseau ferroviaire européen performant, intéropérable et numérisé d’ici à 2040, la commissaire européenne aux Transports, Adina Valean a reconnu que l’infrastructure actuelle, bien que l’une des meilleures du monde, « [souffrait] encore d’investissements insuffisants ». Elle a également indiqué que 80 Md€ de fonds de l’UE « pourraient soutenir les investissements ferroviaires entre 2021 et 2027 ».