Spécialisée dans l’optique low cost, cette enseigne néerlandaise arrive en France avec son concept de corner destiné aux opticiens indépendants et aux pharmacies. Avec un objectif précis : prendre rapidement position sur le segment du « RAC 0 ».
L’optique « entrée de gamme » compte depuis quelques jours un nouvel acteur. Créée aux Pays-Bas en 2010 par Paul Berkelmans et Léon Melchior (1), l’enseigne Eyelove choisit de s’implanter sur le marché français à quelques semaines de l’entrée en vigueur du « 100 % Santé ». Elle fait le pari que la majorité des opticiens vont chercher à limiter au maximum leur engagement sur le panier A, créant ainsi des opportunités commerciales intéressantes pour les acteurs qui se spécialiseront sur l’offre de lunettes sans reste à charge pour les assurés.
Le modèle de distribution privilégie l’installation de corners dans les pharmacies d’officine et les parapharmacies (ou drugstores), ainsi que chez les opticiens indépendants. Eyelove propose un large choix de montures (plus de 225), placées en dépôt-vente chez les détaillants, ce qui permet de limiter leur engagement financier. Aux Pays-Bas, où l’enseigne revendique actuellement 7 % de parts de marché, Eyelove dispose de 175 corners et de 10 points de vente franchisés. Elle est aussi présente depuis 2017 en Belgique, avec 12 points de vente (3 sont en cours d’installation fin 2019 et 30 ouvertures sont prévues en 2020).
Trois ouvertures sur le sol français d’ici fin 2019
En France, Eyelove cible dans un premier temps les opticiens indépendants qui souhaitent disposer d’une offre « clé en main » sur le segment du « 100 Santé ». Les pharmaciens d’officine constituent une deuxième cible que la société démarche en parallèle, à travers notamment leurs groupements. En termes de prix, deux forfaits sont actuellement proposés : 110€ pour 2 paires de lunettes avec des verres unifocaux (vue et solaire) et 220€ pour
2 paires avec des verres progressifs (vue et solaire). Des tarifs qui seront toutefois remplacés au 1er janvier prochain par les prix prévus par la loi « 100 % Santé », sachant que l’enseigne continuera de proposer, sans supplément, une seconde paire (à la vue, teintée ou photochromique). Le meuble mis à disposition est un présentoir double face, facile d’installation car d’une surface au sol de seulement 2 m2.
Trois corners ont d’ores et déjà ouvert, dans le 18e arrondissement de Paris (dans un magasin indépendant, My Lunetterie), à Saint-Malo (chez Les Opticiens Malouins) et à Longué-Jumelles, dans le Maine-et-Loire (chez Au plaisir des yeux). La direction de l’enseigne prévoit l’ouverture de 70 corners d’ici fin 2020, ciblant prioritairement les bassins de population d’au moins 20 000 habitants. Elle précise toutefois que l’objectif pourra être revu selon l’impact du « 100 % Santé ». Un impact encore très incertain, qui dépendra de la compréhension que les Français ont de la réforme et de l’engagement des opticiens à promouvoir les offres référencées dans le panier A. Selon une enquête réalisée par Les Echos Etudes mi-2019, 28 % des Français porteurs de lunettes seraient prêts à choisir ces offres (verres + monture).
Eyelove a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 17 M€, en croissance de 23 % par rapport à 2017. L’enseigne prévoit pour 2019 une progression de 15 % de son activité.
(1) Actionnaire et fils de l’ancien propriétaire de Hans Anders, chaîne néerlandaise d’optique low cost.
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L’ENSEIGNE D’OPTIQUE EYELOVE S’IMPLANTE SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS
4 décembre 2019
par
LES ECHOS ETUDES
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4 décembre 2019