Si certaines régions de l’Hexagone ont pu tabler cet été sur la présence des touristes français pour effectuer un rattrapage partiel d’un deuxième trimestre calamiteux, l’Île-de-France, jusqu’ici moteur du secteur touristique au niveau national, connaît une situation préoccupante.
Après avoir enregistré trois années consécutives de fréquentation record, la pandémie a interrompu net l’orientation favorable de l’activité touristique en Île-de-France. Celle-ci a, en effet, connu un recul sans précédent, selon le bilan semestriel dévoilé par le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France fin août. Le manque à gagner tant en termes de recettes que de fréquentation est lourd. Au premier semestre, les recettes touristiques ont ainsi fondu de 6,4 milliards d’euros pour tomber à 3,8 milliards (vs 10,2 milliards l’an passé). Et côté fréquentation, la région a perdu 14,3 millions de visiteurs en 6 mois (-60 %) en accueillant 9,4 millions de touristes contre 23,7 millions un an plus tôt. De plus, cet été, avec l’absence de la clientèle internationale, notamment celle en provenance des marchés longs courriers, l’Île-de-France n’a pas effectué, contrairement à d’autres régions, de rattrapage partiel. Les professionnels de la région francilienne estiment les pertes de leur chiffre d’affaires à plus de 60 % sur juillet et août. Au final, la région s’attend à une fréquentation inférieure à 20 millions de voyageurs en 2020 versus plus de 50 millions en 2019.