Crédit photo : Israel Sebastian
Climat géopolitique instable, augmentation du prix des matières premières, contraintes budgétaires… : quelles soient liées au fonctionnement du système de santé français ou au contexte international, nombreuses sont les raisons qui concourent à expliquer les tensions d‘approvisionnement qui sévissent en France depuis de longs mois. À l’heure actuelle, environ 450 médicaments manquent régulièrement à l’appel. La problématique est grandissante et le gouvernement peine à trouver des solutions.
Climat géopolitique instable, augmentation du prix des matières premières, contraintes budgétaires… : quelles soient liées au fonctionnement du système de santé français ou au contexte international, nombreuses sont les raisons qui concourent à expliquer les tensions d‘approvisionnement qui sévissent en France depuis de longs mois. À l’heure actuelle, environ 450 médicaments manquent régulièrement à l’appel. La problématique est grandissante et le gouvernement peine à trouver des solutions.
Sécuriser les stocks d’amoxicilline pour l’hiver
Permettant de traiter chaque année de nombres infections telles que les otites ou encore les bronchites, l’amoxicilline est l’antibiotique le plus vendu en France. C’est pourquoi, à l’approche de la période d’épidémies hivernales, le gouvernement a mis en place un accord avec les laboratoires. Le prix d’une boîte de 14 comprimés d’amoxicilline devrait ainsi augmenter de 10 % et passer de 5,89 € à 6,48 €, d’octobre 2023 à avril 2024. Remboursé à hauteur de 65 % par l’Assurance maladie, le reste à charge pour le patient sera de 2,29 €. La contrepartie de cette augmentation réside dans l’engagement des fabricants à disposer de stocks suffisants pour couvrir les besoins de la population française. Si les laboratoires ne sont pas en mesure de fournir la demande, ils devront rembourser la somme additionnelle perçue.
Une mesure qui fait débat
Selon l’association GEnérique Même MEdicament (GEMME), de nombreux génériques ne sont aujourd’hui plus rentables. Jérôme Wirotius, directeur général de Biogaran abonde dans ce sens « Nous espérons que cette hausse ne serait qu’un début. On a 150 médicaments, sur notre catalogue de 1 000 médicaments, sur lesquels nous perdons de l’argent. Ceux-ci doivent être prioritairement revalorisés ». Mais cette augmentation des dépenses de la poche du patient n’est pas sans soulever la question de l’accessibilité financière pour les patients en situation précaire. France Assos Santé a ainsi exprimé son opposition à la hausse du prix des médicaments qu’elle qualifie de « réponse inquiétante au chantage exercé par les industriels ».
Si la pierre angulaire de la stratégie du gouvernement pour lutter contre les pénuries de médicaments reste la relocalisation, le gouvernement envisage, en cas de succès, d’élargir à court terme ce type d’accord à d’autres médicaments de première nécessité.
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