L’OCDE vient de publier ses dernières prévisions et enjoint la France de réduire ses dépenses publiques de fonctionnement. Depuis quelques semaines et pour plusieurs mois, le débat sur la croissance économique et le recul du chômage sera au centre des discussions. Élection présidentielle oblige. Et justement, l’OCDE – l’organisation de coopération et de développement économique – vient de publier ses dernières prévisions économiques pour la France. Sans surprise, l’organisation ne pronostique pas de grosses surprises pour les 2 prochaines années. Plus précisément, elle anticipe une faible progression de 1,2 % du PIB, produit intérieur brut, cette année, et un léger rebond les 2 années suivantes, de successivement 1,3 et 1,6 %. Des prévisions qui sont l’occasion de revisiter une fois encore l’analyse du verre à moitié plein ou à moitié vide. Un verre à moitié plein dans la mesure où ces chiffres confirment que la France et le monde sont sortis de la crise économique et bénéficient d’une reprise certaine. « La chute de l’investissement résidentiel a commencé à se stabiliser. Les investissements publics sont de nouveau en progression. Le taux de chômage commence à refluer grâce aux baisses de charges, aux baisses de cotisations sociales, aux primes à l’emploi et à l’amélioration de la formation des chômeurs », souligne l’OCDE. Un verre à moitié vide dans la mesure où la faiblesse de la reprise ne permet pas de faire reculer significativement le chômage. À 10,4 % en 2015, le taux de chômage devrait reculer à 9,9 % cette année et à 9,7 % en 2017. Un recul très faible qui, selon l’OCDE, pourrait être accéléré par une politique de baisse de charges et d’impôts. Mais sans creuser le déficit public, c’est-à-dire en diminuant les dépenses publiques pour financer les baisses de recettes fiscales et sociales. Mais en diminuant les dépenses de fonctionnement, et non les dépenses d’investissement, comme cela s’est trop fait en France, note l’organisation internationale, ce qui pénalise l’activité. Elle rappelle en passant que le poids des dépenses publiques est en France extraordinairement lourd. Nous sommes mêmes champions d’Europe aux côtés de la Finlande, avec un taux de dépenses publiques de près de 58 % du PIB, loin devant l’Allemagne et le Royaume-Uni (44 %). L’OCDE estime que si certaines dépenses sont parfaitement justifiées, comme les dépenses de l’Éducation nationale, des réformes sont nécessaires pour « diminuer le poids des chevauchements de compétence » entre les différentes collectivités publiques. Un débat sur la réduction de la dépense publique et notamment des effectifs de la Fonction publique qui, là aussi, ne manquera pas de faire l’actualité ces prochains mois !
LE POIDS DES DÉPENSES PUBLIQUES AU PLUS HAUT
12 décembre 2016
par
Les Echos Etudes
Les Echos Etudes
12 décembre 2016