Comme chaque année, l’Insee a fait le point sur le patrimoine économique national, autrement dit, la richesse des agents économiques que sont les ménages, les entreprises et les administrations publiques. Fin 2020, ce patrimoine national s’établissait à 17 682 Md€, soit 9,6 fois le produit intérieur net de la France, contre seulement 8 fois en 2019. Une hausse historique de ce ratio que l’Insee relativise en rappelant qu’elle était « due à l’augmentation du patrimoine économique national (+6,9 %) et à la forte baisse exceptionnelle au dénominateur du produit intérieur net (-7,4 %) » provoquée par la crise sanitaire.
Une hausse portée par l’immobilier
De leur côté, les ménages revendiquent un patrimoine de 13 440 Md€. Ce dernier a progressé de 6,4 % en 2020 malgré la crise sanitaire. Dans le détail, 91 % de ce patrimoine est constitué de constructions et de terrains à bâtir. Le fait que la valeur de ces biens ait augmenté de 6,6 % en 2020 portée par l’inflation des prix de l’immobilier a fortement contribué à la croissance globale de 6,4 % du patrimoine des ménages.
Mais le patrimoine immobilier des Français n’est pas le seul à progresser en 2020. Le patrimoine financier a également connu une embellie de 6 % l’année dernière pour s’établir à 4 345 Md€. Les placements ont ainsi augmenté de 5,7 % en 2020 et les encours en numéraire et en dépôt de 9,8 %. « La contraction de la consommation des ménages en raison des mesures de restriction sanitaire, couplée au maintien de leur revenu disponible grâce aux dispositifs d’aide publique (chômage partiel, fonds de solidarité, etc.), a entraîné la constitution d’une épargne forcée qui se reflète par une forte augmentation des placements sur les dépôts à vue et les livrets d’épargne », précise l’Insee.
Au passif, les crédits des ménages ont augmenté de 4,5 % en 2020, contre une hausse de 6,1 % en 2019. Une croissance moindre que l’Insee explique « par un repli de l’encours de crédits lors du premier confinement » et une stagnation des crédits à la consommation sous l’effet des restrictions sanitaires.
Quid des entreprises ?
La valeur nette des sociétés non financières (SNF) a, quant à elle, augmenté de 11,2 % en 2020 pour atteindre 3 372 Md€. Comme pour les ménages, cette hausse s’explique en grande partie par l’accroissement de la valeur de leur immobilier qui, à lui seul, a « contribué pour 9,6 points à la croissance de la valeur nette des SNF », rappelle l’Insee. Les dettes des SNF atteignent 2 329 Md€ fin 2020, contre 2 309 Md€ en 2019.
Enfin, les sociétés financières ont vu leur patrimoine s’accroître de 23 % en 2020 quand, dans le même temps, les administrations publiques, contraintes d’emprunter pour financer les mesures de soutien, ont connu une chute de 39 % de leur patrimoine.