Malgré les deux confinements et la fragilité des personnes âgées, les ventes d’audioprothèses ont continué de progresser en 2020.
La vitalité du marché des audioprothèses ne se dément pas. Alors que les ventes de médicaments en pharmacie ont stagné et que celles de l’optique ont plongé de plus de 10 %, le marché audio a terminé l’année 2020 avec une croissance en volume de 3,1 %, selon les données communiquées début février par le Snitem (Syndicat national de l’industrie des technologies médicales). Il y a un an, les perspectives du marché s’annonçaient pourtant sombres. Même si les centres audio avaient été autorisés à rester ouverts pendant le premier confinement, les représentants de la profession leur avaient toutefois recommandé de fermer car ils ne disposaient pas, à l’époque, des équipements de protection nécessaires. Le Snitem rapporte ainsi une chute brutale de 33,7 % des ventes au 2e trimestre 2020. Baisse toutefois compensée par les bonnes performances des 3e et 4e trimestres (respectivement + 35,1 % et + 23,2 %).
Le tassement de la croissance en 2020 n’a pas modifié la segmentation du marché, dominé par les écouteurs déportés, qui ont représenté 74 % des ventes, contre 18 % pour les contours d’oreille et 8 % pour les intra-auriculaires.
Progression de la classe I
Le Snitem confirme, par ailleurs, la bonne dynamique qui se dessine sur le segment des audioprothèses de classe I. La part de ces aides dans les ventes réalisées par les fabricants s’est élevée à 16 % en 2020, avec un pic à plus de 20 % au 4e trimestre. Signe que les audioprothésistes s’attendent à une forte augmentation de la demande des aides « 100 % Santé ». Les premiers chiffres communiquées par Santéclair pour les deux premiers mois de l’année 2021 confirment d’ailleurs le bon démarrage de la classe I. Le réseau de soins estime qu’elle représente entre 34 et 51 % des ventes d’appareils auditifs (pourcentage établi sur 5 000 ventes réalisées par ses centres partenaires et les demandes de prise en charge établies auprès de sa plate-forme de devis et de tiers-payant). Cette tendance devra être confirmée dans les mois qui viennent. Mais d’ores et déjà, certains représentants des audioprothésistes s’alarment d’un décollage « trop » rapide de la classe I qui pourrait, selon eux, modifier l’équilibre économique de nombreux centres. Rappelons que les syndicats signataires de l’accord sur le « 100 % Santé » (le SDA et le Synea) se sont engagés à ce que la classe I représente 20 % du marché en volume. L’atteinte voire le dépassement de cet objectif revêt un enjeu politique important dans la mesure où cette réforme figure dans le Baromètre des résultats de l’action publique, lancée par le gouvernement au début de l’année.