LE MARCHÉ DES AIDES AUDITIVES A VU SA CROISSANCE RALENTIR EN 2019

18 mars 2020 par
LE MARCHÉ DES AIDES AUDITIVES A VU SA CROISSANCE RALENTIR EN 2019
LES ECHOS ETUDES

Malgré un tassement de 4 points par rapport à 2018, le marché reste bien orienté et offre de belles perspectives de croissance à moyen-long terme.

Le ralentissement tant redouté s’est finalement produit. À travers le Snitem, leur syndicat professionnel, les fabricants d’audioprothèses viennent de confirmer l’effet d’attentisme que la réforme du « 100 % Santé » a provoqué au dernier semestre 2019. Toutes catégories d’appareils confondues, les ventes en volume (890 679 au total) n’ont progressé « que » de 6 % sur l’ensemble de l’année, contre +10,1 % en 2018. Un tassement important qui doit toutefois être relativisé, dans la mesure où cette progression reste en ligne avec celle que le secteur connaît depuis une dizaine d’années (entre 2008 et 2018, les ventes unitaires d’aides auditives ont augmenté en moyenne de +6,8 % par an). Ce retournement est conjoncturel : il s’explique par le comportement de personnes devant être appareillées, qui ont fait le choix de reporter en 2020, voire 2021, leur achat d’audioprothèses afin de bénéficier d’un meilleur remboursement par l’Assurance maladie. Rappelons, en effet, que pour les aides auditives, la réforme du « 100 % Santé » s’étale sur trois ans. Depuis le 1er janvier de cette année, le reste à charge sur les appareils de la classe I est ainsi passé à 400 €, soit une économie de 250 € par rapport à 2019.

Ce tassement de la croissance ne modifie pas la segmentation du marché, largement dominé par les écouteurs déportés, lesquels ont représenté un peu plus de 74 % des ventes (contre 68,7 % en 2018), au détriment des contours d’oreille (19 % des volumes) et, dans une moindre mesure, des intra-auriculaires (6,7 % en 2019 contre 7,3 % en 2018). Concernant la part relative des produits de classe I, celle-ci s’est établie à 12,5 % sur l’ensemble de l’année. Une proportion globalement stable d’un semestre à l’autre. À terme, elle devrait s’établir à 20 % du marché, selon l’objectif fixé par les pouvoirs publics.

Des perspectives de croissance bien orientées
Comme la quasi-totalité des autres secteurs économiques, les fabricants et les centres d’audioprothèses seront lourdement pénalisés en 2020 par la crise sanitaire que nous traversons en ce début d’année. Si les audioprothésistes sont autorisés à rester ouverts, les représentants de la profession leur recommandent toutefois de fermer, car la majorité des centres ne disposent pas des équipements de protection nécessaires (gants et masques). Condition évidemment impérative dans la mesure où la majeure partie des clients sont des personnes âgées.

Au-delà de cette crise conjoncturelle, les fondamentaux du secteur demeure solides. Deux enquêtes récentes viennent le confirmer. La première, réalisée en janvier-février par l’institut Harris Interactive pour Santéclair, révèle qu’une large majorité des personnes appareillées (84 %) sont satisfaites de leur équipement actuel et évaluent positivement leur impact sur leur vie quotidienne. Une reconnaissance susceptible de convaincre les 28 % de seniors de 50 ans et plus ressentant des problèmes d’audition, mais qui ne sont pas encore appareillés. La seconde enquête, menée par l’IFOP à l’occasion de la Journée nationale de l’audition (JNA) du 12 mars dernier, confirme l’aggravation des troubles auditifs au sein de la population française. Un tiers des personnes interrogées et plus de la moitié des 15-17 ans déclarent avoir déjà ressenti des acouphènes (en raison de la durée quotidienne d’écoute via des écouteurs et des casques). Et 6 personnes sur 10 ont déjà eu des difficultés à suivre des conversations au restaurant, dans la rue ou en famille. Pour les organisateurs de la JNA, il devient urgent de renforcer les actions de sensibilisation, de dépistage et de prévention des troubles auditifs.

LE MARCHÉ DES AIDES AUDITIVES A VU SA CROISSANCE RALENTIR EN 2019
LES ECHOS ETUDES 18 mars 2020
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