Le Ministre François de Rugy souhaite réunir les acteurs du bâtiment et de l’énergie dans les semaines à venir et prône une réforme des dispositifs d’aides.
En pleine tempête des gilets jaunes, le Gouvernement dit vouloir maintenir le cap de la transition écologique et énergétique. Une position qu’a fermement défendue François de Rugy, interrogé le 30 novembre dernier sur les ondes de RMC-BFM TV. Le Ministre de la Transition écologique a même annoncé vouloir « réunir les acteurs du bâtiment et de l’énergie dans les semaines à venir » pour donner un coup d’accélérateur à la rénovation énergétique des logements. Il s’est dit favorable à une réforme du système d’aides actuellement en place, jugé insuffisamment efficace de son aveu même. Parmi les pistes évoquées : la « mobilisation de financements privés » et la création de packages permettant de rénover un logement dans son ensemble, grâce à des partenariats entre professionnels de la construction, fournisseurs d’énergie et banques. Cette annonce sera-t-elle de nature à rassurer les acteurs de la filière du bâtiment et de l’énergie après la présentation, mardi 27 novembre, par Emmanuel Macron, des grandes lignes de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ? Celle-ci fixe la feuille de route de la France sur les 10 à 20 prochaines années en matière de politique énergétique, avec en ligne de mire, l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050.
L’enjeu est écologique autant que social
Pourtant, associations comme organisations professionnelles déplorent le manque de mesures concrètes de la PPE pour accompagner la rénovation énergétique des logements. Avec 3 millions de ménages considérés en situation de précarité énergétique, selon les chiffres de l’Observatoire National de la Précarité Énergétique, et 7,5 millions de « passoires thermiques », la rénovation des logements est autant un enjeu social qu’écologique. Mais depuis le nouveau plan de rénovation énergétique des bâtiments annoncé par le Gouvernement en avril 2018, qui reprend le même objectif de 500 000 logements rénovations par an fixé sous la présidence Hollande et jamais atteint, les espoirs ont quelque peu été douché. Et pour ne rien calmer, le ministre de la ville, Julien Denormandie, invité de la matinale de France Info vendredi 30 novembre a rappelé le coût « colossal » de la rénovation thermique pour le Gouvernement, estimant que le problème est surtout lié au « fait qu’aujourd’hui, pour avoir accès à ces aides, c’était le parcours du combattant ». Il a, par ailleurs, de nouveau enterré l’idée d’une nouvelle aide au remplacement des fenêtres, estimant que « ce n’est pas en changeant votre fenêtre que vous gagnez le plus de confort thermique, c’est par exemple en changeant les combles, en changeant les parois, en isolant les murs... ».
Pour aller plus loin, découvrez notre étude sur le marché de la rénovation énergétique des logements