Fortement affecté par la crise et en horaires limités, le transport de marchandises sur les voies navigables de France maintient une partie de son activité, notamment pour l’agroalimentaire.
Si la navigation de loisirs est suspendue jusqu’au 20 avril (pour l’instant), le fret fluvial continue son activité. Voies Navigables de France (VNF), en charge du réseau, a en effet maintenu l’ouverture des voies de « grand gabarit » reliant agglomérations, ports et zones industrielles majeurs. Les horaires de trafic ont, certes, été réduits à 10 heures par jour, mais pour encourager l’activité et soutenir les entreprises, VNF a supprimé les péages pour les navires de commerce.
Bien sûr, l’activité s’est détériorée : fin mars, VNF notait que le trafic s’était effondré de 40 % par rapport à l’année précédente. Il faut dire qu’une partie des secteurs clients majeurs du fret fluvial sont à l’arrêt, à l’instar du BTP qui est le secteur le plus touché par la crise actuelle, selon une note de l’Insee publiée le 26 mars (chute de 89 % de la production dans la branche « Construction » par exemple). Or, les matériaux de construction représentaient 45 % des volumes transportés sur l’année 2019 et 34 % de l’activité en tonnes/kilomètres. En revanche, le fret fluvial continue à travailler pour l’agroalimentaire, un autre marché client majeur pour le secteur. Comme le notait VNF le 30 mars dernier, « [le fret fluvial] est une priorité pour continuer à assurer l’approvisionnement en produits essentiels ». L’activité liée aux céréales est toutefois ralentie par les mesures de protection et de précaution. Fabrice Accary, directeur général de l’Association des utilisateurs de transports de fret, déclarait ainsi à Réussir le 1er avril 2020 : « Le transport fluvial des céréales est soutenu, [malgré] des problématiques de temps d’attente au chargement ou déchargement au niveau des silos, qui sont regardées avec vigilance ».