Dans une note publiée le 26 mars dernier, l’Insee dresse un premier bilan de l’impact de la pandémie sur l’économie française. La construction est le secteur d’activité qui paye le plus lourd tribut à la crise.
C’est une note de conjoncture toute particulière que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié ce jeudi 26 mars. Face à une catastrophe sanitaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur, l’organisme a livré une première estimation de la chute d’activité des entreprises depuis les mesures d’endiguement de l’épidémie. Si l’exercice est délicat tant la situation est inédite et incertaine, il n’en demeure pas moins essentiel. C’est donc avec beaucoup de précaution que Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee, a introduit les résultats de l’enquête. Et les chiffres font froid dans le dos. L’institut national de la statistique évalue à 35 % la perte d’activité pour l’ensemble de l’économie française par rapport à une situation « normale ». Loin devant les autres secteurs, la construction est celui qui souffre le plus, avec une perte de 89 % de l’activité. La plupart des chefs d’entreprise ont, en effet, suspendu leurs chantiers dès le début de la période de confinement, faute de garanties suffisantes sur la sécurité de leurs salariés.
Chute du PIB
En revanche, ce sont les services marchands tels que les transports, l’hôtellerie, la restauration et les loisirs qui contribuent le plus à la baisse totale de l’activité économique. Même si les deux tiers de l’activité sont, en moyenne, maintenus dans ces différentes branches, elles totalisent à elles seules près de la moitié de la baisse du PIB compte tenu de leur poids dans l’économie française.
Ce premier bilan encore provisoire fait craindre le pire sur la situation économique du pays dans les mois à venir, même si l’Insee se refuse pour l’heure à des projections annuelles du PIB en 2020, la grande incertitude restant la durée de la période de confinement. L’institut a néanmoins calculé qu’un mois de confinement entraînerait environ 12 points de PIB trimestriel en moins, soit 3 points de PIB annuel.