L’enseigne, qui a créé le concept de « club-entrepôt », prévoit de lancer sa propre chaîne d’optique-lunetterie en France.
Son arrivée dans l’Hexagone est annoncée depuis trois ans. Après de longues tractations et rebondissements juridiques, le premier magasin Costco ouvrira finalement ses portes en avril prochain, en région parisienne, à Villebon-sur-Yvette. Et une quinzaine d’autres ouvertures sont prévues dans les dix ans à venir, dont 4 ou 5 dans les autres départements franciliens.
Ce groupe est inconnu en France. Il s’agit pourtant du deuxième distributeur mondial derrière Walmart, présent dans 10 pays (États-Unis, Canada, Japon, Australie, Royaume-Uni, Espagne...) et réalisant un chiffre d’affaires mondial de 115 milliards de dollars. Il est l’inventeur du concept de « club-entrepôt » : pour pouvoir faire ses achats dans l’un des 700 points de vente de l’enseigne, il est nécessaire de détenir une carte de membre, moyennant une redevance annuelle d’une quarantaine d’euros. Une formule qui a séduit plus de 75 millions de personnes dans le monde, particuliers et professionnels compris, qui accèdent à un catalogue de 4 000 références, dont 500 sont qualifiées de « chasse au trésor » (articles inattendus dans une grande surface comme une voiture, un diamant, un piano à queue..).
Son modèle économique consiste à proposer peu de références mais dans un large éventail de produits, allant de l’alimentaire à l’électroménager, en passant par l’électronique et les bijoux de luxe... ainsi que l’optique-lunetterie et les prothèses auditives. Ces deux activités, développées au travers de corners ou de « shop-in-entrepôt », constituent même pour le groupe l’un des axes clés de son développement en France. La filiale prévoit, en effet, de lancer sa propre chaîne d’optique, laquelle proposera, à des prix compétitifs, des montures de grande marque, ainsi que des verres et des lentilles fabriqués par les leaders du secteur (aux États-Unis, deux paires de lunettes sont vendues 60 euros environ).
Le groupe américain, qui est leader outre-Atlantique sur le marché de l’optique, peut-il réussir son installation en France ? Certains en doutent car son concept – peu de références et des prix bas – ne semble pas correspondre à la demande des consommateurs français, pour qui la lunette est un accessoire de mode dont le coût est globalement bien pris en charge par les complémentaires santé. Le positionnement de Costco est toutefois original, différent de ceux des enseignes traditionnelles et de la vente en ligne. L’avenir dira si ce pari est réussi, mais nul doute que cette arrivée fera bouger les lignes sur le marché de l’optique.