Une étude de Syntec Ingénierie pointe les difficultés du secteur face à la crise sanitaire. Le retour à la normale n’aura pas lieu avant 2022.
Le secteur de l’ingénierie est inquiet. Les entreprises ont été particulièrement malmenées par la crise sanitaire, confrontées aussi bien à l’arrêt des chantiers et la fermeture de sites industriels pendant le premier confinement, qu’à une baisse des appels d’offres.
Sur l’ensemble de l’année, elles ont perdu 11 % de leur chiffre d’affaires, selon une étude menée par Kyu Lab pour Syntec Ingénierie, la fédération professionnelle du secteur. Et le redémarrage ne semble pas pour tout de suite. L’enquête révèle que, un an après le début de la crise, 41 % des entreprises interrogées observent toujours une baisse de leurs prises de commandes.
Cette situation occasionne de vives tensions sur les trésoreries. Plus du quart des sondés fait face à des difficultés de trésorerie. Une situation qui tient en partie à des retards de paiement. En effet, 40 % des sociétés d’ingénierie souffrent, depuis septembre 2020, d’un allongement des délais de paiement. Pour 5 % d’entre elles, les délais de paiement de leurs clients dépassent même les 60 jours.
Malgré la chute de l’activité, la préservation de l’emploi reste l’une des priorités du secteur, a tenu à souligner la fédération. Pour surmonter la crise, 45 % des ingénieristes ont eu recours à l’activité partielle, 31 % ont sollicité des prêts garantis par l’État, et 2 % se tournent vers les aides au recrutement d’alternants. Mais l’étude rappelle aussi que la situation toujours dégradée de l’activité pourrait avoir de lourdes conséquences sur les effectifs. D’autant que les perspectives ne sont guère réjouissantes. Le retour à la normale n’aura pas lieu avant 2022, avec une anticipation d’une chute du chiffre d’affaires du secteur de 8 % cette année et de 1 % l’an prochain.