L’érosion de leurs marges et des retards dans les délais de paiement des clients mettent à mal la trésorerie des entreprises.
L’activité reprend dans le secteur du BTP et les carnets de commandes se remplissent. Mais la crise a laissé de profondes traces. Les entreprises souffrent toujours d’une faible rentabilité et leur santé financière continue d’être extrêmement fragile. C’est ce que montre l’étude annuelle de BTP Banque qui, depuis 8 ans, analyse l’évolution du secteur du BTP en s’appuyant sur l’analyse des bilans d’un échantillon de 4 000 entreprises. 2015 marque ainsi une nouvelle année de dégradation des performances économiques du secteur. Après avoir subi une baisse importante entre 2008 et 2014, la valeur ajoutée dégagée par les entreprises a continué de diminuer dans le gros-œuvre. Des difficultés qui s’expliquent surtout par l’augmentation du coût des matières premières et une forte pression sur les prix, signe d’une concurrence féroce, en dépit de la reprise des volumes. Le niveau de valeur ajoutée s’est, en revanche, stabilisé dans le second œuvre alors qu’il s’est inscrit en légère hausse dans les travaux publics. Conséquence directe, la profitabilité nette du secteur a continué de s’éroder et atteint des niveaux très bas, en particulier pour les entreprises du gros œuvre et du second œuvre. Au final, les entreprises connaissent depuis plusieurs années une baisse importante de leur trésorerie et le recours aux crédits demeure indispensable pour financer leur activité. Une situation qui s’explique par l’érosion de leurs marges, mais aussi par des retards dans les délais de paiement clients. Ils atteignent, en moyenne, 85 jours dans le gros-œuvre, 90 jours dans le second œuvre et 91 dans les travaux publics. Pour Claude Lavisse, Président du Directoire de BTP Banque : « Les entreprises doivent plus que jamais rester vigilantes sur la gestion de leur trésorerie qui demeure le nerf de la guerre pour accompagner leur croissance d’activité. »