Alors que le manque à gagner lié au premier confinement n’a pas été compensé par la reprise de l’activité, la fermeture des points de vente « non essentiels » a coûté plus de 4 Md€ aux commerçants en novembre.
Selon une étude récente publiée par Euler Hermes, le spécialiste de l’assurance-crédit, la fermeture des commerces « non essentiels » a engendré une perte de 4,4 Md€ pour les commerçants concernés en novembre 2020. Leur réouverture, à la fin du mois, leur permet d’éviter une perte supplémentaire de 6,4 Md€ en décembre. Ces chiffres correspondent à un recul des ventes d’environ 60 %. « Les quelques assouplissements accordés par l’État (click & collect, livraisons à domicile) et l’adoption rapide des outils digitaux par les commerçants ont permis de limiter quelque peu le manque à gagner » explique Aurélien Duthoit, analyste en charge du commerce de détail chez Euler Hermes.
La fermeture d’une grande partie des commerces non alimentaires est arrivée en pleine période de forte d’activité pour le secteur qui génère une part importante de ses revenus au cours des 2 derniers mois de l’année. Le jouet réalise ainsi près de la moitié de son chiffre d’affaires annuel en novembre et en décembre. Pour les parfumeries, les librairies et les bijouteries, cette part s’élève à 25 %. Avec le recul de 60 % de l’activité en novembre, le secteur a creusé son retard par rapport à l’année précédente. En effet, malgré le rebond des ventes à la sortie du premier confinement et pendant l’été, les commerces n’ont pas réussi à rattraper complètement les pertes liées à leur fermeture. Fin septembre, les ventes enregistrées depuis le début de l’année étaient ainsi inférieures de 10 % à celles des 9 premiers mois de 2019. La réouverture des magasins en décembre devrait néanmoins permettre de rattraper une partie du retard accumulé.