La situation des établissements sanitaires et médico-sociaux du secteur public (hôpitaux, EHPAD…) en matière de ressources humaines non médicales apparaît fortement dégradée, selon une enquête réalisée au printemps 2022 par la Fédération Hospitalière de France (FHF). L’absentéisme a, en effet, augmenté par rapport à son niveau d’avant-crise. En 2021, il s’élevait à 9,9 % en moyenne, soit 1 point de plus qu’en 2019 et 2,5 points de plus qu’en 2012 où il s’élevait à 7,4 %. Il est deux fois plus élevé que celui constaté au plan national, tous secteurs d’activité confondus. Cet absentéisme désorganise les services, nuit à la continuité de la prise en charge des patients et contribue à l’épuisement des équipes, ce qui génère à son tour de l’absentéisme. C’est dans les établissements sociaux et médico-sociaux, c’est-à-dire les structures accueillant des personnes fragiles, âgées ou en situation de handicap, que cet absentéisme est le plus élevé, à 11,8 % en 2021.
Des effectifs cibles revus à la hausse
Côté effectifs, les établissements ont enregistré une progression de 3 % de leur personnel non médicaux en équivalent temps plein entre 2019 et 2021. Cette hausse significative, contraires aux idées reçues, concerne tous les types de structures. Mais cette situation n’a pas permis de réduire la proportion de postes vacants dans les professions d’aides-soignants (2,5 % en avril 2022) et d’infirmiers (5,7 %) en raison de la forte hausse des besoins. « Le dynamisme du côté de la demande de soins, avec une dégradation de l’état de santé des patients, et la réorganisation des prises en charge ont en effet conduit les établissements à revoir à la hausse leurs effectifs cibles » expliquent les représentants de la profession. La situation est plus compliquée dans les EHPAD avec 8 % de postes d’aides-soignants et 13 % de postes d’infirmiers vacants. De leur côté, les établissements de santé, hors CHU, connaissent un manque important d’infirmiers avec près de 7 % de postes non pourvus à fin avril.
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