Sous la direction de Luca de Meo, le nouveau CEO du groupe, Renault entend passer de simple constructeur automobile à acteur majeur des nouvelles mobilités.
Entre le départ mouvementé de Carlos Gohsn, les tensions avec la direction de Nissan et la crise sanitaire du Covid-19, les dernières années ont été difficiles pour le groupe automobile Renault. Raison pour laquelle l’arrivée à sa tête il y a tout juste un an de Luca de Meo, ancien patron de Seat, a suscité beaucoup d’espoir en interne comme en externe. Condamné à réussir, le nouveau CEO de la marque au losange a récemment présenté les axes stratégiques sur lesquels il compte s’appuyer pour durablement relancer son groupe. Ces axes sont au nombre de trois. Le premier baptisé « Résurrection » vise, lors des deux prochaines années, à restaurer la compétitivité de l’entreprise en réduisant ses coûts. Une réduction estimée à 600 M€ de charges variables et 2,5 Md€ de coûts fixes. Pour y parvenir, Luca de Meo entend accroître le taux d’occupation des installations, réduire le temps de développement des nouvelles voitures, mais aussi optimiser la politique d’achats du groupe.
De la Rénovation à la Révolution
Le deuxième axe, initié dès 2023 et appelé « Rénovation » a pour objet de renouveler et d’enrichir les gammes afin de renouer avec la rentabilité. L’idée étant de « regagner du terrain sur les segments C et D(1) avec un total de 11 nouveaux modèles électriques ou hybrides, faisant passer la contribution des voitures de taille intermédiaire dans nos revenus de seulement 15 % en 2019 à 40 % en 2025 » précise le groupe. Dans le même temps, Renault entend maintenir son leadership sur les segments A et B(2) en proposant 5 nouveaux modèles électriques ou hybrides dans les 5 prochaines années. Enfin, le troisième axe, baptisé « Révolution » devrait débuter en 2025. L’objectif est ici de faire évoluer le modèle économique du groupe « vers la technologie, l’énergie et la mobilité » pour faire de Renault un « précurseur dans la chaîne de valeur des nouvelles mobilités ». Concrètement des activités « hors production automobile » seront lancés ou amplifiées dans l’autopartage, les services aux taxis/VTC ou encore la logistique du dernier kilomètre. La vente de données et d’énergie sont également au programme de cette diversification. Pour Luca de Meo, Renault passera « d’une entreprise automobile utilisant la technologie à une entreprise technologique utilisant des voitures ». Ces nouvelles activités devraient représenter plus de 20 % des revenus du groupe à l’échéance 2030.
(1) Segment C : compactes et segment D : familiales (2) Segment A : minis citadines et segment B : citadines polyvalentes