Le marché bénéficie de fondamentaux porteurs, lui permettant d’anticiper une croissance soutenue au cours des prochaines années.
Dans la nouvelle étude « La logistique urbaine », Les Échos Études évaluent le marché à 1,9 Md€ en 2018. Ce chiffre comprend le dernier kilomètre (livraisons BtoC et CtoC, hors réassorts), qui pèse 1,5 Md€, en croissance de 63 % sur les 5 dernières années. Il intègre également 350 M€ lié au premier kilomètre, c’est-à-dire les flux de réassort des magasins physiques depuis les entrepôts urbains, périurbains et les hôtels logistiques urbains ainsi que les flux « ship from store ». Enfin, les consignes intelligentes, un segment encore anecdotique selon l’institut d’études, complètent le paysage de la logistique urbaine. Ces différentes activités ne sont bien évidemment pas au même stade de maturité – le paysage concurrentiel du dernier kilomètre étant, par exemple, d’ores et déjà plus structuré que le premier kilomètre – mais toutes bénéficient d’un potentiel de croissance important.
Il faut dire que dans un monde de plus en plus globalisé, les technologies ont paradoxalement favorisé une aspiration des consommateurs à davantage de relation humaine et, surtout, de proximité. Le « locavore », les applications d’entraide entre voisins, l’économie du partage, la vente directe producteur-consommateur sont autant de tendances qui s’imposent dans notre société actuelle, créant de nouveaux besoins logistiques. L’explosion de la livraison du dernier kilomètre avec le développement de points relais, d’applications de runners ou encore d’espaces logistiques urbains n’est finalement qu’un prélude à l’émergence d’un écosystème plus vaste. Plusieurs planètes s’alignent aujourd’hui pour dessiner un modèle économique à part entière.
L’évolution de l’urbanisme, comme par exemple l’émergence des écocités, tend par ailleurs à créer des quartiers conçus en quasi-autarcie, largement piétonnisés, avec leurs commerces, leurs tiers-lieux et leurs services de proximité. Parallèlement, les stratégies Web-to-Store amènent les commerces de centre-ville à reconfigurer les points de vente en y allouant davantage d’espace pour le stockage, devenant de véritables plates-formes logistiques à part entière. En outre, la croissance du CtoC et le déploiement du e-commerce chez les TPE et PME (dont les flux directs entre producteur et consommateur), représentent autant d’appels d’air pour des services logistiques de premier kilomètre. Enfin, les applications de conciergerie (Proptech), destinées tant à l’immobilier traditionnel qu’aux nouveaux lieux tels qu’espaces de coworking ou de coliving, favorisent également le développement de services logistiques de proximité.