Après l’Umih, qui avait signé un premier partenariat avec TakeAway en avril dernier, c’est au tour du Synhorca de s’associer à la jeune pousse lyonnaise créée en mars 2014. L’objectif : généraliser l’utilisation de « doggy-bag » auprès des consommateurs français et lutter ainsi contre le gaspillage alimentaire. TakeAway propose des boîtes cartonnées micro-ondables étanches et transportables grâce à une poignée. Après les ménages, de loin les plus gros gaspilleurs (67 % des déchets alimentaires leur incombent selon un rapport datant de 2010), les restaurants sont en seconde position en étant responsables de 15 % du gaspillage alimentaire en France. Le développement du « doggy bag » dans la restauration est donc en phase avec le pacte « anti-gaspi » présenté par le gouvernement en juin 2013 avec l’objectif de réduire de moitié d’ici 2025 le gaspillage alimentaire en France.
Mais le « doggy bag », dont la pratique est très répandue dans les pays anglo-saxons, se heurte encore en France à des freins culturels. Même si, selon une enquête réalisée par la DRAAF Rhône-Alpes, 75 % des Français se disent prêts à utiliser un « doggy bag » au restaurant. Dans les faits, les français trouvent cela honteux et n’osent pas le demander… La barrière culturelle peut et doit néanmoins être levée, surtout au regard de l’enjeu à la fois économique, éthique et environnemental que représente le gaspillage alimentaire et auquel les consommateurs sont de plus en plus sensibles. La balle est donc dans le camp des restaurateurs qui se doivent de proposer le « doggy bag » en décomplexant le client et en faisant bouger les mentalités. D’autant que, cette démocratisation du « doggy bag » ira dans le sens des obligations de recyclage et valorisation des déchets qui se durcissent en 2016 pour les restaurateurs. En effet, l’obligation de tri à la source et de valorisation des biodéchets instauré par la loi Grenelle 2, qui ne concernait au départ que les gros producteurs, va concerner bon nombre de restaurateurs en 2016 puisque le seuil de biodéchets à partir duquel les restaurateurs doivent trier tombe à 10 tonnes (contre 80 tonnes en 2013).
Enfin, les restaurateurs peuvent être rassurés : les syndicats rappellent que la responsabilité du professionnel s’arrête à partir du moment où le repas est remis au consommateur et que le restaurateur n’est donc pas responsable des conditions dans lesquelles ce repas sera ensuite conservé et consommé. Et, d’un point de vue réglementaire, rien ne s’oppose à emporter ce qui n’a pas été consommé.