En 2035, la vente de véhicules thermiques sera proscrite en Europe. Une interdiction qui concerne les voitures à essence, les diesels mais aussi les systèmes à double motorisation comme les hybrides ou les hybrides rechargeables. Un changement structurel radical que devra mener à marche forcée toute la filière, et auquel la Plate-forme automobile (PFA), qui représente 4 000 entreprises du secteur, s’est intéressée.
Changement de la chaîne de valeur
Réalisée par le Cabinet AlixPartners pour la PFA, l’étude « Quelles conséquences pour la filière automobile française » s’est penchée sur la chaîne de valeur automobile et sur son évolution au cours des 15 prochaines années. D’une manière globale, l’étude met en lumière que le passage à l’électrique va entraîner une hausse de 59 % du coût des composants. Ces derniers vont ainsi passer, en moyenne, de 15 000 € pour une thermique à 24 000 € pour un véhicule électrique. Dans le détail, la ventilation des coûts de production va également changer. Les fabricants de moteurs thermiques, de systèmes de transmission, d’échappement ou encore de dispositifs d’alimentation en carburant vont voir leur dotation passer de 5 500 € en moyenne sur un véhicule thermique à 600 € pour une voiture électrique. A contrario, les fabricants d’électronique et de système de refroidissement récupèreront 5 000 € sur chaque véhicule électrique contre seulement 3 300 € sur un thermique. Quant aux producteurs de batteries haute performance, ils pourront compter, en moyenne, sur un chiffre d’affaires de 8 000 € par véhicule électrique produit.
Un impact sur l’emploi
Carlos Tavares, le président de Stellantis, interrogé par Reuter le 1er décembre dernier a rappelé qu’il était impossible de répercuter « 50 % de coûts additionnels au consommateur final, parce que la majeure partie de la classe moyenne ne sera pas capable de payer ». Pour annuler ces surcoûts, les gains de productivité devront passer, selon le patron de Stellantis de 2 % à 10 % par an. Des gains de productivité qui ne pourront s’opérer qu’au prix d’une nouvelle vague d’automatisation des centres de production. Des destructions d’emplois viendront donc toucher la filière, sans parler de celles qui seront entraînées par les changements de technologie.
Entre 2019 et 2030, l’étude de la PFA estime ainsi que 32 000 emplois seront détruits chez les constructeurs français et leurs équipementiers de premier rang. Les autres fournisseurs (décolletage, emboutissage, fonderie, caoutchouc, plasturgie…) devraient, quant à eux, perdre 20 000 emplois. Dans le même temps, les équipementiers aptes à fournir des composants pour motorisation électrique créeront jusqu’à 11 000 emplois, précise l’étude. Au final, la filière automobile française, déjà éprouvée, pourrait perdre 41 000 emplois d’ici 2030.
Pour aller plus loin découvrez notre étude sur les véhicules électriques et services associés.
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