La question des revenus des pharmaciens fait régulièrement l’objet de polémiques au sein de la profession. Les dernières estimations de l’Observatoire de la petite entreprise, réalisé par la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA), n’y échappent pas. A peine publiées, les syndicats officinaux les ont contredites, les jugeant largement surévaluées. D’après la FCGA, les revenus nets des titulaires d’officine se sont élevés en 2014 à 144 900 euros (-1 % par rapport à 2013), loin devant les opticiens (64 400 euros) et les prothésistes-dentaires (46 500 euros). Yves Marmont, président de la FCGA, fonde ses estimations sur un échantillon de 9 800 officines, adhérentes à un centre de gestion agréé, dont il reconnait toutefois qu’elles sont de taille plus importante que la moyenne des officines hexagonales, et dont les titulaires sont probablement moins ou très peu endettés. Pour la FSPF, principal syndicat de pharmaciens, ces chiffres tombent mal... Ils jettent le trouble au moment même où elle défend auprès du gouvernement un plan d’urgence pour venir au secours des officines en difficultés financières. Selon les propres statistiques de la FSPF portant sur l’analyse de près de 700 bilans, le résultat courant avant impôts s’élèverait en moyenne à 125 000 euros par officine et le résultat net par pharmacien s’établirait aux alentours de 92 000 euros... soit un écart de plus de 50 000 euros ! Une telle différence s’expliquerait par la part des revenus destinée au remboursement du capital des fonds de commerce.
Source : « Pharmacies d’officine : rémunération, missions, réseau », IGAS, juin 2011