La feuille de route « Accélérer le virage du numérique » prévoit le déploiement de plusieurs solutions destinées à faciliter les échanges de données entre médecins, pharmaciens et patients.
Déclinées en 26 actions concrètes, la feuille de route présentée le 25 avril dernier par Agnès Buzyn et Cédric O est particulièrement ambitieuse, dans la mesure où la plupart de ces actions devront devenir opérationnelles d’ici 3 ans. C’est notamment le cas de la e-prescription, vaste chantier ouvert par la loi du 13 août 2004 relative à l’Assurance maladie qui prévoyait déjà, dans son article 34, la possibilité de prescrire des soins ou des médicaments par courriel. Après 15 ans d’atermoiements, on devrait enfin toucher au but ! Car il est prévu que la e-prescription de médicaments soit expérimentée en médecine de ville dès cette année, avant d’être généralisée à partir de l’année prochaine à l’ensemble des médecins libéraux et hospitaliers. Suivront d’autres expérimentations pour la dématérialisation des actes de biologie et paramédicaux (infirmiers, kinésithérapeutes, auxiliaires médicaux), avec une généralisation prévue en 2022. Un virage attendu de longue date qui devrait favoriser l’accès aux soins et générer des économies sur les dépenses de prescription, selon le ministère de la Santé et l’Assurance maladie. Pour cette dernière, la e-prescription est « un projet majeur pour la modernisation du système de santé ». Son objectif est de simplifier le circuit de l’ordonnance et de fluidifier les échanges entre professionnels de santé. Dématérialisée à la source par le médecin, couplée à un logiciel d’aide à la prescription et utilisée par le pharmacien d’officine, la e-prescription améliorera les vérifications automatiques et la prévention des éventuelles erreurs (contre-indications, interactions médicamenteuses, risques d’allergie…). Elle facilitera, par ailleurs, les délivrances d’ordonnances, en permettant aux patients d’accéder à l’historique de leurs prescriptions. Celles-ci seront basculées dans leur DMP et, à terme, dans d’autres applications numériques de leur choix.
Quant à la dématérialisation de la Carte Vitale, les développements technologiques sont achevés et l’appli « apCV » sera expérimentée d’ici la fin de l’année dans 2 départements (Rhône et Alpes-Maritimes). Téléchargeable à partir de n’importe quel smartphone, elle devrait être généralisée en 2021. Cette appli permettra l’authentification numérique des usagers du système de santé et facilitera évidemment l’utilisation des feuilles de soins électroniques lorsque l’assuré ne peut pas présenter sa Carte Vitale actuelle.
Se conformer à la directive européenne relative aux soins de santé transfrontaliers
La généralisation de ces 2 solutions numériques s’inscrit dans le cadre de la politique de l’Union européenne qui a défini, à partir de 2011, les modalités de continuité des soins au sein de l’espace communautaire (directive 2011/24/UE). Rappelons, en effet, que 2 services de santé sont progressivement introduits dans les pays membres : les prescriptions électroniques de médicaments et le dossier médical numérique. Leur interopérabilité est assurée grâce à la nouvelle infrastructure de services numériques de santé en ligne (eHDSI). Pour l’heure, 2 pays seulement permettent ces échanges, la Finlande et l’Estonie. Mais il est prévu qu’ils soient rejoints par une dizaine d’États membres d’ici la fin de l’année. Une étape importante avant la mise en place d’un format européen d’échange des dossiers médicaux informatisés (DMI), format qui fera l’objet d’une prochaine recommandation de la part de la Commission européenne.
LA E-PRESCRIPTION ET L’APPLI CARTE VITALE SERONT GÉNÉRALISÉES D’ICI 2022
3 mai 2019
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LES ECHOS ETUDES
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