Pour faire face à l’amende record de 12 milliards d’euros réclamée par les autorités américaines, la Deutsche Bank devra se passer de l’aide de l’État allemand.
La Deutsche Bank, une des plus grandes banques privées européennes, vit des heures difficiles. Après avoir enregistré une perte de 7 Mds€ en 2015 et lancé un plan de restructuration qui, d’ici 2020, devrait conduire à la suppression de 9 000 postes et à la fermeture de 200 filiales, l’établissement financier allemand doit désormais affronter la défiance des investisseurs. Ainsi, depuis le début de la semaine, le cours de la banque privée a reculé de plus de 9 % (le repli est de 55 % depuis le début de l’année). Lundi 26 septembre, en clôture, le titre valait 10,55 €, le plus bas niveau historique jamais atteint depuis les années 1980.
Pas d’aide de l’État
En plus de faire face aux coûts de son plan de restructuration, la Deutsche Bank doit également répondre aux exigences du département américain de la justice. Ce dernier, dans le cadre d’un litige lié à la célèbre crise dite des « subprimes », lui réclame pas moins de 14 milliards de dollars (autour de 12 Mds€). Une somme astronomique qui, même si elle revue à la baisse suite à des négociations menées avec les autorités américaines, risque de dépasser les quelque 5,5 Mds€ provisionnés par la banque pour régler ses frais de litige. Or, selon, l’hebdomadaire Focus, la chancelière allemande, Angela Merkel, aurait écarté toute solution visant à soutenir la Deutsche Bank dans ce dossier. L’État allemand ne devrait ni intervenir auprès des autorités allemandes pour tenter de faire baisser le montant de l’amende, ni mettre la main au portefeuille pour en simplifier son règlement. Une situation qui, selon de nombreux analystes financiers, ne devrait pas faire vaciller la banque mais pourrait, en revanche, contraindre ses dirigeants à procéder à une augmentation du capital de grande ampleur pour retrouver des marges de manœuvre financières.