Le regain de l’activité dans le secteur de la construction métallique se confirme, mais les entreprises s’inquiètent de leurs difficultés à recruter.
Représentant un chiffre d’affaires de 3,6 Mds€, le secteur de la construction métallique retrouve de la vigueur depuis 2016. Il va même finir l’année 2017 en croissance de 3 % avec une production annuelle de 706 000 tonnes, selon les prévisions du Syndicat de la construction métallique de France (SCMF). La demande est tirée par la construction de bâtiments industriels (les trois quarts d’entre eux étant réalisés en structure métallique) et la multiplication des entrepôts logistiques pour accompagner l’essor du e-commerce. Et si la demande publique s’est faite plus rare ces dernières années, les projets du Grand Paris et les JO 2024 vont, à l’avenir, contribuer à remplir les carnets de commandes des 800 entreprises du secteur (bureaux d’études, fabricants d’éléments, sociétés d’assemblage sur site). Le SCMF table ainsi sur une croissance de la production de 4 % pour 2018. Des perspectives certes prometteuses, mais qui pourraient bien être compromises par le point noir du secteur : sa difficulté à attirer les jeunes talents. En panne de recrutements, les industriels tirent la sonnette d’alarme. Selon les dernières statistiques, l’effectif global du secteur a progressé de seulement 0,4 % au 3e trimestre 2017… autant dire que la croissance se fait à effectif constant alors que 1 500 postes restent à pourvoir. L’industrie souffre, en effet, d’une image archaïque et sinistrée loin de la réalité des lignes de production aujourd’hui le plus souvent automatisées et des chantiers qui présentent des caractéristiques zéro déchet, zéro gravat, zéro poussière. La filière a donc décidé de prendre le problème à bras-le-corps pour promouvoir le métier auprès des jeunes : lancement du BTS « Architectures en métal : conception et réalisation », mise en place d’une bourse d’emplois, création de « serious games » et autres outils pédagogiques pour les élèves de collèges et écoles d’ingénieur avec l’espoir de faire naître des vocations et pérenniser sa croissance.