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D’où vous est venue l’idée de vous lancer dans une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ?
D’où vous est venue l’idée de vous lancer dans une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ?
Hélène Bachelart : cette démarche a été très intuitive. J’ai, tout d’abord, fait plusieurs rencontres successives qui m’ont permis de réaliser que, sans m’en rendre compte, j’étais déjà impliquée sur plusieurs des piliers sous-jacents de la RSE. J’ai ainsi confirmé mon envie de m’investir davantage sur ce sujet. En janvier 2023, après avoir approfondi mes connaissances, j’ai décidé de m’engager dans une démarche RSE pour ma pharmacie et mon équipe.
Quel était alors votre objectif ?
H. B. : je ressentais un besoin profond de retrouver du sens et de traduire mes valeurs dans mon quotidien de travail. En parallèle, je visais – comme tout chef d’entreprise – une pérennité dans mon activité tout en sécurisant mes ressources humaines et reprenant les rênes de ma pharmacie.
Quelle a été la première action phare que vous avez menée ?
H. B. : très vite, j’ai souhaité obtenir une labellisation RSE. Je me suis heurtée à la complexité de trouver un label reconnu, holistique en termes d’évaluation, adapté à l’activité d’une TPE et plus particulièrement à celle d’une officine. Je me suis donc tournée vers l’AFNOR, qui m’a semblé particulièrement crédible. Nous avons ainsi été audités et avons obtenu le label « Engagé RSE », à un niveau confirmé. Lors de l’évaluation, les 7 piliers de l’ISO 26000 ont été investigués : le respect des droits des consommateurs, le respect des droits de l’Homme, les conditions et relations de travail, la bonne gouvernance, l’ancrage territorial, l’impact environnemental, et enfin la loyauté des pratiques.
Quelles sont les principales actions que vous avez mises en place pour obtenir cette certification ?
H. B. : nous avons tout d’abord formé l’équipe aux enjeux de la RSE. J’ai ensuite pris contact avec les laboratoires parapharmaceutiques pour comprendre leur niveau d’engagement en termes de RSE et rationnaliser mes choix de fournisseurs. À titre d’exemple, pour les huiles essentielles, nous privilégions désormais les fournisseurs de produits issus de zones Natura 2000, ainsi que les jeunes marques souvent très engagées.
Vous avez mis en place une charte d’engagement à destination des laboratoires. Que leur demandez-vous concrètement ?
H. B. : il s’agit d’une charte d’achats responsables avec, d’une part, nos engagements et, d’autre part, ceux de nos fournisseurs (respect des termes des contrats, lutte contre la dépendance économique, etc.). Grâce à cette labellisation, nous avons pu stipuler certaines de nos conditions de travail, telles que le fait de privilégier le télétravail pour les échanges commerciaux, la transparence de la politique tarifaire, l’inclusion ou encore la limitation de déchets.
Vous évoquiez l’importance d’impliquer votre équipe dans cette démarche. Avez-vous mis en place des actions spécifiquement destinées à vos employés ?
H. B. : oui, en effet. Nous avons, tout d’abord, prévu un budget pour le bien-être de nos employés. Nous avons ainsi amélioré la salle de repos (machine à jus d’orange frais, nouveaux casiers) et installé une cabine de relaxation avec méditation guidée et hypnose. Malgré notre petite taille, nous avons également décidé de mettre en place un comité d’entreprise. Par ailleurs, nous nous apprêtons à suivre diverses fresques, dont celle du climat. Nous leur offrons également des formations pour travailler sur leurs ‘soft skills’. Cela participe activement à améliorer le recrutement et la fidélité de nos collaborateurs, ce qui est un véritable enjeu actuellement.
Quelles sont vos principales réussites à date ?
H. B. : j’ai rédigé un rapport de plus de 400 pages qui reprend mon cheminement, met en avant des bonnes pratiques, propose des indicateurs de performances, etc. Cela m’a permis d’être l’une des lauréates du trophée LSA dans la catégorie distributeur « Héros du Quotidien ». Je compte mettre à disposition certains chapitres et peut-être l’éditer. Par ailleurs, à la suite d’un travail commun avec L’Oréal Beauté Dermatologique, nous avons développé pour notre officine un espace dédié à l’anti-gaspillage avec les dernières chances, les boîtes abîmées et les dates courtes. Cette armoire est désormais présente dans l’ensemble des pharmacies partenaires de L’Oréal Beauté Dermatologique.
Quelles sont les prochaines étapes ?
H. B. : nous souhaitons animer une chaîne YouTube pour mettre en avant des initiatives RSE via des interviews. Nous souhaitons ainsi sensibiliser à ce qu’est une démarche RSE. De plus, nous songeons à la création d’une fresque de l’officine. Notre équipe est pleinement engagée dans cette démarche, et les idées ne manquent pas !
Pour finir, quels conseils donneriez-vous aux pharmaciens qui souhaitent s’engager dans cette démarche ?
H. B. : je leur conseille de prendre une heure par semaine – même s’ils sont très occupés comme nous tous – pour faire des petits pas itératifs. Chaque semaine se poser une question et tenter d’y répondre : Aujourd’hui, que pourrais-je faire de plus pour mes salariés ? Avec quelles entreprises locales pourrions-nous collaborer ? À la fin, le pharmacien responsable est forcément gagnant à tous les niveaux, de par son anticipation. Je suis persuadée que l’on a tous besoin de sens : les équipes, les partenaires, les laboratoires et les patients.
Fiche d’identité
Dénomination : Action Pharma
Activité : pharmacie labellisée « Engagé RSE »
Chiffre d’affaires : 6,4 M€ TTC/an
Effectif : 19 personnes dont 2 cotitulaires et 2 assistants
Surface de la pharmacie : 740 m² dont 490 m² accessibles au public
Copyright : Les Echos Publishing
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