Le 8 juin dernier, les eurodéputés ont entériné la proposition de la Commission européenne prônant l’arrêt des ventes de voitures neuves dotées d’un moteur thermique à compter de 2035. Cette interdiction concerne également les motorisations hybrides. À cette date, les constructeurs automobiles ne pourront plus proposer sur le marché européen que des véhicules 100 % électriques à batterie ou à pile à combustible (hydrogène).
Un régime dérogatoire
Toutefois, tous les constructeurs ne seront pas tenus d’atteindre cet objectif zéro émission dans les mêmes conditions et au même rythme. Un amendement, adopté par le parlement européen prévoit ainsi que les constructeurs vendant moins de 10 000 véhicules par an bénéficient d’un délai de grâce d’un an. Ils pourront ainsi produire des véhicules à moteur thermique jusqu’en 2036 et ne seront pas, en outre, tenus de se soumettre aux règles de réduction progressive des ventes de ce type de voiture, applicables dès 2030. Quant aux constructeurs vendant moins de 1 000 véhicules par an, ils ne seront pas du tout concernés par cette interdiction et pourront continuer à proposer des voitures à moteur thermique au-delà de 2036.
Le lobby des fabricants italiens
Cet amendement, très controversé, a été porté par des eurodéputés italiens désireux de protéger les fabricants de véhicules d’exception emblématiques du pays, raison pour laquelle il a été baptisé l’amendement « Ferrari ». Mais en réalité, si l’on se fie aux plus de 11 000 exemplaires vendus en 2021 par la firme au cheval cabré, ce n’est pas à ce fleuron de l’automobile italienne qu’il bénéficiera, sauf à imaginer une contraction de ses ventes. Il pourrait, en revanche, profiter à son concurrent Lamborghini (8 400 ventes en 2021) et à coup sûr, à des constructeurs encore plus haut de gamme comme McLaren ou encore Bugatti qui n’a vendu que 150 voitures en 2021.
Pour aller plus loin, découvrez nos études du secteur automobile.
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