Après ses déboires judiciaires, la plate-forme française revient en force sur le marché des VTC.
Condamnée en mars 2017 pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, l’application Heetch est immédiatement revenue sur le marché français, faisant évoluer son modèle vers celui des VTC. Et l’acteur a des ambitions importantes : Heetch souhaite, en effet, rivaliser avec le leader américain Uber, d’abord sur le marché français, puis en Europe.
Et malgré ses déboires judiciaires, ses investisseurs historiques et de nouveaux fonds d’investissement lui ont donné les moyens de ses ambitions. Selon les données de Techcrunch, la société a levé plus de 32,5 M$ depuis 2014, dont 20 M$ fin janvier 2018 auprès du Britannique Felix Capital, de Via ID (fonds corporate de Mobivia), d’Alven Capital, d’InnovAllianz (fonds corporate d’Allianz France) et d’Idinvest Partners. Pour contester le leadership d’Uber, Heetch mise sur un positionnement plus « humain », à l’instar de certains de ses concurrents. L’entreprise organise, par exemple, des événements pour ses chauffeurs avec les dirigeants. Surtout, elle ne prend qu’une marge de 15 % sur les courses, le taux le plus bas pratiqué par les acteurs du marché français (avec Txfy, anciennement Taxify), ce qui lui a permis de recruter plus de 10 000 chauffeurs. Comme l’Américain Lyft, Heetch mise également sur la convivialité, encourageant les clients à monter à l’avant et à tutoyer les chauffeurs. Un positionnement dans la continuité de son fonctionnement initial, voulu proche du covoiturage, mais pour des courtes distances.
Déjà présent dans 6 villes françaises (Paris, Lille, Lyon, Bordeaux, Nice et Marseille) ainsi qu’en Suède, en Belgique et en Italie, Heetch souhaite poursuivre son développement en France et en Europe. L’application devrait notamment être disponible à Toulouse, Montpellier et Strasbourg, ainsi que dans 2 à 3 nouveaux pays du continent en 2018. Une demande de licence est d’ailleurs déjà en cours pour Londres. L’acteur vise également le pourtour méditerranéen et s’est déjà implanté au Maroc, à Casablanca, en partenariat avec des taxis et leurs syndicats.